mercredi 17 janvier 2024

7802 - pas mieux lotis

Faire décoller des B-25 depuis un porte-avions : la seule manière de bombarder le Japon en 1942
 ... ironiquement, en ce début de Guerre du Pacifique, les Américains ne sont certes pas mieux lotis que leurs adversaires nippons !
 
Contrairement à celles du Japon, leurs usines produisent certes de gros quadrimoteurs de bombardement, mais ceux-ci sont réservés en priorité au théâtre européen où, comme nous allons le voir, ils vont débuter leurs opérations, au sein de la 8ème Air Force, à l’été 1942 (1)

De toute manière, quand bien-même seraient-ils disponibles par milliers dans le Pacifique, que les B-17 et autres B-24 seraient incapables, faute d’une allonge suffisante, de rallier le Japon pour s’en prendre aux industries et aux villes japonaises.

En pratique, il faudra d’ailleurs attendre le 18 avril 1942 pour que Tokyo soit, pour la première fois, victime d’un raid aérien,... mais d’un raid aussi médiatisé que purement symbolique, puisque mené par à peine seize bombardiers bimoteurs, qui ne causeront que des dégâts insignifiants à la capitale de l'Empire, et devront de surcroît décoller depuis le pont d’un porte-avions (2)

Après cela, deux longues années vont encore s'écouler avant que des bombardiers américains - en l’occurrence les célèbres Boeing B-29 - réapparaissent dans le ciel nippon, et avec cette fois un bien plus grand espoir d’y répandre la Terreur et donc, in fine, de réussir à remporter la guerre à eux seuls.

Mais n’anticipons pas...

(1) quelques B-17 commandés par les Britanniques avaient déjà utilisés, sans grand-succès, au-dessus de l’Allemagne à l’été 1941
(1) Saviez-vous que... 30 secondes sur Tokyo

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bravo pour votre blog...

Les quadrimoteurs B17 (Forteresses volantes) faisaient figure d'armes absolues au point que non seulement les japonais mais aussi les italiens de chez Piaggio (ce sera fatal au fils de Mussolini, Bruno) tenteront de les copier...mais sans avoir la capacité de les monter en série en reconvertissant des usines "fordistes"...

Dans un rôle anti-navires , ,ils n'étaient pourtant pas très convaincants, sauf sur des cibles lantes et peu mobiles (cargos ou sous marins en surface)...la faute à l'avion , prévu pour le bombardement à haute altitude, mais aussi à ses pilotes (des aviateurs terrestres de l'Army air corps)...lors de la bataille de Midway les B17 basés à Midway lâchèrent des tonnes de bombes sur un "croiseur ennemi" et rentrèrent triomphalement à la base en annonçant qu'ils l'avaient coulé en très précisément 17 secondes chrono...avant d'être démentis par une furieuse soufflante du commandant du sous-marin américain USS Grayling contraint de plonger en catastrophe sous une nuée de bombes "amies".

Les succès de l'aviation américaine au pacifique contre les navires furent plutôt le fait de petits bombardiers ou torpilleurs embarqués mono-moteurs et agiles comme le Stuka américain (le Douglas DBD -Slow But Deadly)et ses successeurs.

Les ingénieux italiens avaient équipé leurs rares quadrimoteurs Piaggio 108 (copies du B17) avec un canon de 102 mm (!) à haute vélocité et absorbeur de recul tirant à l'oblique vers le bas pour en améliorer les capacités anti-navires...mais le renforcement de la DCA sur des navires alliés transformés en porc-épics antiaériens tua l'idée dans l'oeuf