jeudi 28 décembre 2023

7782 - un gentlemen's agreement

Le Heinkel 111 : utilisé du premier au dernier jour de la guerre
... 24 août 1940

Officiellement, les cibles sont toujours militaires, ou du moins directement "utiles  à l’effort de guerre britannique"

Outre les aérodromes et les ports, il s’agit en effet de viser les zones industrielles, et en particulier les usines qui fabriquent des avions, des canons, des tanks ou des munitions, mais aussi les ports, les centrales électriques, ou encore les centres de communication ennemis.

Personne, autant à la Chancellerie du Reich qu’à l’État-major de la Luftwaffe, n’ignore évidemment que les dites cibles sont presque toutes ceinturées d’immeubles d’habitation, dont les occupants civils sont inévitablement condamnés à devenir "victimes collatérales" des bombardements,... et c’est d’autant plus vrai qu’en renonçant à employer ses Stuka, et en recourant, au moins en partie, à des raids de nuit, la Luftwaffe a pour ainsi dire elle-même abdiqué toute idée de précision : les bombes sont condamnées à s’abattre à peu près n’importe où et, parfois, et avec de la chance, sur un objectif véritablement militaire !

Dans les jours mais aussi les nuits qui suivent, des villes comme Wimbledon, Croydon, Bristol ou Birmingham se retrouvent ainsi "traitées" avec plus ou moins de succès et de destructions, par des escadrilles entières de Heinkel 111 ou de Junkers 88.

En décidant, début août, de bombarder la Grande-Bretagne, Adolf Hitler a cependant donné l’ordre de ne pas s’en prendre au coeur-même de la capitale britannique, non par "humanisme" bien sûr, mais tout simplement parce qu’il espère encore parvenir à une sorte de gentlemen's agreement avec les Anglais,.. et aussi pour ne pas fournir à ces derniers le prétexte rêvé pour bombarder eux-mêmes la capitale du Troisième Reich.

Mais dans la nuit du 24 août, que ce soit par volonté délibérée ou alors par simple erreur de navigation, plusieurs quartiers de Londres, et en particulier l’East End, se retrouvent néanmoins bombardés par des Heinkel 111...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Pour trouver leurs cibles, les pilotes allemands, qui étaient équipés de système de radionavigation performants (pour l'époque) comme le knickbein (litt jambe tordue, par référence au cadre de l'antenne émettrice présentant unnangle) dérivé des premiers systèmes de navigationn/atterrissage sans visibilité dus à la firme Lorenz étaient plutôt mieux lotis que les anglais , qui faisaient de la navigation à l'estime ou au sextant...

Par contre, en raison des décryptages Enigma et de divers manquements à la sécurité (dont un aide mémoires de fréquences retrouvé sur un pilote abattu, les anglais (en la circonstance le très perspicace physicien-contre espion RV Jones) arrivèrent assez vite à percer le secret, puis à brouiller le Knickbein...

A noter que le système de navigation par faisceaux (traits sur un faisceau, points sur l'autre, son continu, ou équi-signal sur le bon cap ) n'était nullement un secret militaire mais un système initialement civil, assez répandu aux USA, il est d'ailleurs bien décrit dans un roman-catastrophe météorologique américain, fort bien écrit par l'universitaire George Rippey Stewart (également auteur de science-fiction dystopique) intitulé Maria La Tempête qui date de 1941