lundi 20 mars 2023

7509 - l'ennemi de mon ennemi est forcément mon ami

Panzer III, franchissant la rivière Boug pour se lancer à l'assaut de l,URSS
... 22 juin 1941

Le 22 juin 1941, reniant le Pacte germano-soviétique,Adolf Hitler lance ses troupes à l'assaut de l'URSS, tel qu'il l'avait souhaité près de 20 ans auparavant dans Mein Kampf, afin d'offrir à l'Allemagne nazie le lebensraum,"l'espace vital", qui lui manque.

Mais malgré ses formidables succès initiaux, l'Opération Barbarossa va néanmoins finir par s'essouffler et s'arrêter devant Moscou, avant de précipiter, quatre ans plus tard, la Chute de l'Allemagne nazie.

Pour la Grande-Bretagne, qui depuis un an est désormais seule à affronter le Troisième Reich, Barbarossa est en revanche l'occasion rêvée de conclure une entente certes contre-nature, mais dictée par l'éternelle loi selon laquelle l'ennemi de mon ennemi est forcément mon ami.

Les Britanniques, Churchill en premier, ne se font certes aucune illusion sur la nature despotique, pour ne pas dire génocidaire, du régime stalinien, ni sur ses propres visées hégémoniques, mais chaque goutte de sang versé par un soldat russe contre un soldat allemand est forcément une goutte que n'aura pas à verser un soldat britannique contre ce même soldat allemand.

Dans quelques mois, les Américains, et le Président Roosevelt, arriveront d'ailleurs à une conclusion parfaitement similaire, et concluront eux aussi une entente analogue.

Reste que si cette nouvelle entente anglo-soviétique, et bientôt américano-soviétique, va de soi, le souvenir du Traité de Brest-Litovsk demeure dans toutes les mémoires...

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour! Le titre du post résume bien la situation

Churchill était un conservateur à tout crin, aristocrate assez imbu de sa propre importance, et très lié au grand patronat et à la haute banque anglaise, pour lui le communisme était le mal absolu, bien plus que le nazisme ou le fascisme (au moment de la drôle de Guerre, il y a eu des échanges plus qu"ambigus avec l'Italie fasciste...et par le passé Churchill avait utilisé la troupe (et fait des morts) pour mater des grèves dans les mines du Pays de Galles.

Son soutien à Staline est assez bien résumé par une de ses formules teintées de féroce humour britannique: Si Hitler envahissait l'Enfer, je ferais au moins une référence favorable dans mon discours à la Chambre des Communes"....On ne peut pas vraiment appeler celà un soutien de gaîté de coeur.

Aux US c'est autre chose: Roosevelt est à gauche à la manière américaine (très modérée, mais aussi très pragmatique et efficace -les plans de relance et les grands travaux de la NRA) et surtout , la classe ouvrière et les intellectuels (comme en Angleterre) ne sont pas fondamentalement hostiles à ce qu'ils considèrent comme une alternance au capitalisme sauvage....et le patronat américain, lui, est ravi content: l'aide militaro-industrielle à la Russie fait tourner les usines à plein régime (ainsi que la pompe à bénéfices)...et aux US, contrairement à la grande Bretagne, l'outil industriel est quasi neuf et a de la capacité d'expansion à revendre