jeudi 4 août 2022

7280 - une simple routine

Bambin brûlé par les radiations et porté par son frère. Nagasaki, 10 août 1945
… contrairement à ce qu’on lit parfois, le largage d’une seconde bombe atomique, au matin du 09 août 1945, n’a strictement rien à voir avec la décision, prise seulement quelques heures auparavant par l’URSS, d’entrer en guerre contre le Japon.

Ce sont tout bonnement, et une fois de plus, les prévisions météorologiques, qui prévoyaient du très mauvais temps à partir du 10, qui ont convaincu les responsables locaux sur la base de Tinian de hâter l’envol de Bock’s Car.

Car rappelons-le, l’utilisation de l’arme atomique avait déjà été officiellement décidée par Truman le 6 juin, et les instructions formelles envoyées par Stimson et Marshall le 25 juillet, lors de la Conférence de Potsdam.

Tout le reste ne relevait plus en définitive que de la vulgaire routine administrative et aussi des inévitables contraintes liées à la fabrication des bombes, à leur acheminement jusqu’à Tinian, à la préparation d’une mission de bombardement et, au final, aux caprices de la météo.

Seule une intervention directe du Président, inévitablement liée l’acceptation préalable de la Capitulation par les Japonais, aurait pu empêcher les militaires américains de larguer une seconde bombe sur le Japon, puis une troisième ou une quatrième au besoin, toujours en fonction des mêmes routines et contraintes.

"La seule contribution de Washington fut passive. Le Président et ses conseillers ne discernèrent dans le silence japonais rien qui soit de nature à ordonner au 509ème Groupe de Bombardement de cesser ses opérations" (1)

(1) Hastings, op cit

Aucun commentaire: