6999 - c'est surtout bon pour le moral...

Chindits, observant l'arrivée de leur indispensable ravitaillement aérien, 5 mars 1944

… sous-estimer la capacité de résistance et d’imagination de l’ennemi, et au contraire lui prêter ses propres intentions et faiblesses, a toujours été une erreur,… que les Américains répèteront hélas dans quelques années, lors de leurs multiples opérations de bombardement au Vietnam !

La création de camps retranchés semi-permanents en plein cœur du territoire ennemi, ardemment défendue par ce même Wingate à la Conférence de Québec, ne donnera pas grand-chose elle non plus.

Séduisante sur le papier, cette idée se heurtera en  effet presque immédiatement à la cruelle épreuve de la Réalité birmane.

 

Parfois impossible, et dans tous les cas extraordinairement coûteux en matériel et en vies humaines, le ravitaillement et le soutien aérien de ces camps, indispensable à leur survie, ne cessera jamais de poser d’innombrables problèmes logistiques aux Alliés qui, confrontés d’autres part aux incessantes attaques terrestres des Japonais, n’auront en définitive d’autre choix que de les abandonner les uns après les autres après quelques semaines ou quelques mois, ce qui, pour la petite histoire, n’empêchera pourtant pas les Français de retenter l’expérience quelques années plus tard,… dans la plaine de Dien-Bien-Phu !

Au bout du compte, et comme en 1943, on pourrait donc dire des actions des hommes de Wingate et de Merrill qu’elles auront d’abord et avant tout servi à (im)mobiliser plusieurs divisions japonaises et, surtout, à fournir à la Propagande alliée, toujours avide d’aventures exemplaires et de héros quasi-surhumains, l’occasion de maints récits épiques à servir aux humbles combattants du Front et aux encore plus anonymes ouvriers des usines d’armements…