lundi 31 mai 2021

6750 - la nostalgie du bunker

Le bunker de Berlin : deux bunkers sur deux niveaux différents, et reliées entre eux
… mais la troisième raison, et peut-être la plus importante, réside sans doute dans l’attachement romantique, pour ne pas dire puéril, d’Hitler envers "sa vie d’avant", lorsqu’il n’était encore qu’une modeste estafette courant de tranchée en tranchée lors de la 1ère G.M.

Même parvenu au sommet du Pouvoir, le Chancelier Hitler évoquait souvent avec nostalgie le caporal Hitler et cette période certes dangereuse - il avait failli mourir à plusieurs reprises et terminé la guerre sur un lit d’hôpital, brûlé par des gaz de combat - mais qui avait néanmoins été "la plus heureuse de sa vie" parce que, pour la première fois, il y avait découvert un cadre et un sens à apposer sur une existence qui, jusque-là, ne l’avait mené nulle part.

Pour Hitler, s’exiler dans un bunker - fut-il chauffé et climatisé -  au fin fond d’une forêt perdue de Prusse orientale ou d'Ukraine était sans conteste ce qui le rapprochait le plus de cette "vie d’avant" et de sa propre jeunesse.

Et à cette volonté de renouer avec son passé et sa jeunesse perdue s’ajouta également très vite celle d’échapper, en s’isolant dans un bunker, aux regards, et peut-être aux reproches, de ses concitoyens auxquels il avait de moins en moins, et pour finir plus aucune, bonne nouvelle à offrir.

Le fait, là encore, est symptomatique : de toute la guerre, jamais on ne vit Hitler quitter son bunker pour se déplacer dans une ville allemande bombardée afin d’en réconforter personnellement les habitants et discuter avec eux, jamais on ne le vit dans un hôpital civil au chevet des victimes civiles des bombardements alliés : ces tâches, il les laissait à des subalternes, à ses fidèles Gauleiters, et aux membres de son gouvernement (en particulier à Goebbels), se contentant pour sa part d’appeler à la lutte et à la vengeance dans un communiqué diffusé depuis son bunker…

Aucun commentaire: