samedi 3 avril 2021

6692 - le champion de la retraite stratégique

Manstein, dans les années 1950 : l'art d'opérer des retraites stratégiques au bon moment...
… premier choix des comploteurs, Erich von Manstein aura plus de chance

Ironiquement, c’est pourtant un des comploteurs, Alexander Stahlberg, qui va probablement lui éviter la potence : Stahlberg - rappelons-nous - a en effet été placé par son cousin, Henning von Tresckow, comme aide-de-camp du feld-maréchal, avec pour mission de sonder discrètement les intentions de ce dernier à l'égard d'un complot contre Hitler et, si possible, de le rallier à la conjuration.

Bien qu'il ait très vite compris que Manstein n'entreprendrait jamais rien contre Hitler, Stahlberg est malgré tout demeuré à son service tout au long de la guerre,… y compris après le congédiement de ce dernier, en mars 1944 (1)

Lorsque début juillet, Stahlberg a annoncé à Manstein l'imminence d'un attentat contre Hitler  - information qu'il tenait de la bouche-même du général Erich Fellgiebel (2) - Manstein, d'abord incrédule, a ensuite réagi avec sa célérité coutumière et décidé de procéder à une nouvelle retraite stratégique, ou plus exactement... de prendre quelques jours de vacances le plus loin possible de toute agitation, et en l'occurrence sur l'Île d'Usedom, au bord de la mer Baltique !

Sage précaution en vérité, qui va lui permettre d'échapper à la hargne de la Gestapo, dont les limiers, faute de pouvoir prouver la moindre implication de sa part dans l'attentat (3), le laisseront tranquille jusqu'à la fin de la guerre...

(1) conformément à la coutume hitlérienne, les généraux mis en "disponibilité" bénéficiaient non seulement de leur solde complète mais aussi du droit de conserver des aides-de-camp
(2) exécuté à Berlin le 4 septembre 1944 pour sa participation à l'attentat contre Hitler

(3) contrairement à Rommel, Manstein avait aussi l'avantage de ne plus exercer le moindre commandement ou activité officielle au moment de l'attentat

Aucun commentaire: