mardi 9 mars 2021

6667 - une séance de ressourcement

L'allée menant au Führerbunker, à la Wolfsschanze, au cours de l'hiver 1942-1943
… Wolfsschanze, 26 janvier 1944

Et puisque les chefs se doivent de montrer l’exemple et de prêcher la bonne parole à leurs troupes, Hitler de convoquer les principaux d’entre eux à la Wolfsschanze pour ce que l'on pourrait appeler une séance collective de "ressourcement"

"Rangs après rangs, ceux-ci s’assirent devant lui dans la salle à manger convertie du réfectoire de la Zone de Sécurité numéro 2. Après que Morell lui ait administré ses injections habituelles, le Führer monta sur l’estrade et prit la parole. 

Il déclara sans ambage que tous les officiers se devaient de soutenir la lutte pour la victoire finale et d’influer sur la conduite des opérations en insufflant à leurs hommes la volonté fanatique de combattre au nom du national-socialisme.

Il défia ses généraux, en leur disant qu’il était de leur devoir de planter les graines du national-socialisme et de demeurer inébranlables dans leur résolution de renverser le cours des malheureux événements qui s’étaient abattus sur le Front de l’Est.

Alors qu’Hitler s’accordait une pause dans son discours, un silence mortel s’abattit sur la pièce, soudain rompu par une forte voix provenant du premier rang.

Le regard d’Hitler se figea dans sa direction

C’était Manstein" (1)

(1) Baxter, op cit

5 commentaires:

MC a dit...

Alors ça c'est du teasing !
L'art du feuilleton est un des grands plaisirs de ce blog :-)

Montaudran a dit...

Bonjour,

Mais en définitive en quels termes Manstein a interrompu Hitler ?
A t'il abordé la guerre de façon négative (et donc réaliste)?

D'Iberville a dit...

Selon la biographie de Manstein rédigée par Benoit Lemay, la scène - qu'il situe pour sa part au 27 janvier, soit un jour plus tard, se déroule de la manière suivante

----------

"Au faîte de sa péroraison, il [Hitler] déclara "Si, en dernière extrémité, je devais être abandonné en tant que chef suprême, je dois avoir autour de moi, comme dernière défense, le corps des officiers tout entier, sabre au clair, faisant bloc à mes côtés"

Sur ce, il fut interrompu, ce qui ne lui était pas arrivé depuis les brasseries de Mûnich. "Il en sera donc ainsi, mon Führer !" s'exclama le feld-maréchal dans la toute première rangée"

------------

Au premier degré, cette sortie de Manstein peut apparaître comme une preuve de soumission, mais en réalité, elle est purement sarcastique, et c'est bel et bien comme ça qu'elle a été comprise par l'assistance et par Hitler lui-même...

Anonyme a dit...

Bonjour

A quelle occasion Manstein avait il prononcé sa fameuse phrase qui assimilait le Front de l'Est à un château de Cartes prêt à crouler?

Etait ce en face à face avec Hitler?

D'Iberville a dit...

Ce n'est pas Manstein mais Guderian, à l'Adlerhorst, le 9 janvier 1945 - nous y arriverons dans quelques semaines ;-)