dimanche 13 décembre 2020

6581 - à qui la faute ?

Panzers IV, abandonnés près de Stalingrad
... aujourd’hui encore, la réussite de l'offensive de Joukov, prélude à l'encerclement puis à l'annihilation de la 6ème Armée, est souvent attribuée au "manque de combativité" des soldats hongrois, italiens ou roumains, chargés de tenir le Front au bénéfice des soldats allemands combattant à Stalingrad.

Mais la vérité force à dire que s'ils peuvent parfois manquer d'ardeur guerrière, les alliés de l'Allemagne manquent avant tout d'effectifs, de munitions et - surtout - de tanks et de canons antichars capables de repousser les assauts des centaines de T-34 que Joukov lance dans la steppe le 19 novembre 1942.

La 6ème Armée dispose pourtant de quantités de tanks et de canons qui permettraient sinon de briser l'offensive soviétique, du moins de la combattre avec une efficacité suffisante pour éviter l'encerclement et ainsi permettre l'arrivée de renforts, mais le problème, c’est que ceux-là se trouvent immobilisés depuis des semaines dans la ville de Stalingrad-même, et que rien n'a été prévu pour les en faire sortir en cas de contre-attaque soviétique !

"On a souvent reproché à Paulus de n'avoir pas désobéi à Hitler plus tard, quand l'étendue du désastre était devenue évidente, mais sa véritable faute en tant que responsable militaire avait en fait consisté à ne pas se préparer à affronter la menace qui se présentait à lui.

Tout ce qu'il avait à faire était de retirer la plupart de ses chars des coûteux combats d'épuisement qui se poursuivaient dans la ville afin de constituer une robuste force mécanisée prête à réagir rapidement aux initiatives ennemies. Des dépôts de vivres, de matériel de campagne, de carburant et de munitions auraient dû être constitués ou reconstitués pour que les blindés soient prêts à faire mouvement au premier signal.

Ces dispositions relativement modestes - et qui n'auraient représenté qu'une légère désobéissance à l'État-major du Führer - auraient mis la 6ème Armée en état de se défendre efficacement au moment crucial" (1)

(1) Beevor, page 313

Aucun commentaire: