Hitler, à la Wolfsschanze, recevant le leader nationaliste indien Sudhas Chandra Bose, 29 mai 1942 |
… Wolfsschanze, 28 juin 1942
Pour la seconde fois en moins de six mois, le refus obstiné d’Hitler d’envisager toute idée de retraite et, il faut bien le dire, le sacrifice de plusieurs milliers de soldats allemands supplémentaires, ont triomphé du pessimisme, et même du défaitisme, de l’État-major et, s’il en était encore besoin, renforcé Hitler dans sa conviction que lui, et lui seul, peut commander l’Armée et la mener à la victoire.
Cette victoire, justement, passe par le lancement du "Cas Bleu" (1), prévu pour le 28 juin. Mais le 19, un petit Fieseler-Storch est malencontreusement abattu derrière les lignes soviétiques avec, à son bord, les plans complets de l'opération, qu'un officier allemand imprudent a emporté avec lui, au mépris de toutes les consignes de sécurité !
Et en apprenant cette nouvelle, Hitler est d'autant plus furieux qu'il est cette fois hors de question de modifier les plans opérationnels, comme on l'avait fait lors d'un incident similaire survenu en Belgique, deux ans auparavant (2)
Fort heureusement pour Hitler, la paranoïa de Staline ne le dispute qu'à la sienne : entré en possession des documents récupérés dans l’épave, le Petit Père des Peuples, résolument convaincu de bientôt assister à une nouvelle offensive des Allemands sur Moscou, ne voit en effet en eux qu'une grossière tentative pour le pousser à dégarnir les défenses de la ville !
Le plan de défense soviétique n’est donc pas modifié, ce qui, une semaine plus tard, permet aux Allemands de lancer leur attaque comme prévu…
(1) officiellement rebaptisée "Operation Braunschweig" (Brunswick) le 30 juin
(2) le 10 janvier 1940, un avion de liaison allemand qui s'était égaré en Belgique avait dû effectuer un atterrissage forcé à Mechelen. La première mouture du plan d'invasion - ou "plan jaune" - tomba ainsi aux mains des Belges, qui la communiquèrent aux services de renseignement français
1 commentaire:
De la part de Staline , la méfiance (on sait à quel point il était méfiant voir parano) Exactement la réaction inverse à celle, plutôt confiante, des allemands avec les documents truqués (de l'intox , mais authentiquement signée de la main même des grands généraux et amiraux anglais) dans la sacoche du cadavre truqué de l'opération mincemeat destibée à égarer les italo allemands pour le débarquement de Sicile.
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