Carte des opérations du "Cas Bleu", de juillet à novembre 1942 |
... "Chaque armée [soviétique] devait créer trois à cinq détachements bien armés (...) pour former une deuxième ligne chargée d'abattre tout soldat tentant de s'enfuir (...) Les officiers ayant laissé leurs hommes battre en retraite étaient dégradés et envoyés dans des compagnies disciplinaires (ou Chtrafrotri) affectées à des tâches semi-suicidaires comme le déminage en zone de combats.
En tout, quelque 422 700 hommes de l'Armée rouge devaient "effacer avec leur sang les crimes commis contre la Mère-Patrie". L'idée parut si séduisante aux autorités soviétiques que des prisonniers civils furent également transférés du Goulag aux unités disciplinaires" (1)
Et lorsque le fait d'abattre dans le dos ou de fusiller pour l'exemple des milliers de soldats déserteurs ou manquant de "force morale" ne suffit pas à remotiver le reste des troupes et à les convaincre de sacrifier leur vie à la défense de la Patrie et du communisme, on n’hésite pas à recourir au bon vieux principe romain de la décimation - ne cherchez pas plus loin l'origine du verbe "décimer".
En septembre 1942, le commandant de la 64ème division de fusiliers va ainsi faire rassembler ses hommes pour les haranguer puis, cette tâche essentielle accomplie, dégainera son pistolet d'ordonnance, remontera toute la première ligne et logera tranquillement une balle dans la tête d'un homme sur dix, ne s'arrêtant que le temps de recharger son arme !
Mètre par mètre, les Allemands continuent pourtant de progresser vers cette "ville bâtie sur la Volga", cette "ville qui s'appelle Stalingrad mais qui aurait pu s'appeler autrement" et dont Hitler ne veut à aucun prix "qu'elle devienne un nouveau Verdun"...
(1) Beevor, op cit, page 126
1 commentaire:
Bonjour!
bravo pour le blog, toujours très enrichissant
Le niveau de barbarie sur le front russe était un cran au desus de tout ce qui s'était passé en France et en Europe de l'ouest, cependant l'antique pratique de la décimation avait existé lors de la guerre de 14-18 dans... l'armée italienne...elle avait été remise en vigueur par nul autre que le "Boucher Cadorna" , le Nivelle italien (mais Nivelle fut assez vite remplacé par Pétain tandis que Cadorna eut la haute main sur la guerre pendant plus de deux ans et demi.
Cadorna était vilipendé, (et chansonné !) par ses soldats à un point assez incroyable...Avec Staline il ne devait certaionement pas être question d'en faire autant...
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