Hitler et Mussolini, au Château de Klessheim, 29 avril 1942 |
… Château de Klessheim (Autriche), 29 avril 1942
Trois jours plus tard, c’est dans un tout autre but qu’Hitler, devenu "Juge suprême du Peuple allemand", rencontre son homologue italien Benito Mussolini au Château de Klessheim (1), près de Salzbourg.
Pour le Führer, il s’agit en effet d’obtenir du Duce l’envoi de troupes italiennes supplémentaires sur le Front de l’Est, car même s’ils ne se font depuis longtemps plus aucune illusion sur le véritable potentiel militaire de leur allié transalpin, Hitler et son État-major ont néanmoins besoin de soldats italiens, mais aussi français, roumains, hongrois ou encore espagnols (2) sur les arrières du Front et plus généralement dans tous les endroits où la présence de combattants allemands n’est pas strictement indispensable
Et Mussolini, qui n’a plus grand-chose à refuser à son "ami" Hitler depuis que l’Afrika Korps de ce dernier a - provisoirement - sauvé l’Empire italien d’un total effondrement en Afrique du Nord, de bientôt autoriser la constitution puis l’envoi en URSS d’une véritable Armata Italiana in Russia (ARMIR) de plus de 200 000 hommes, appelée à se substituer à l’actuel Corpo di Spedizione Italiano in Russia (CSIR), trois fois moins nombreux.
Dès l’été, l’ARMIR, plus généralement connue sous le nom de 8ème Armée italienne, va donc opérer sur les flancs et les arrières de la Wehrmacht, et plus particulièrement sur ceux de la 6ème Armée allemande, dont le commandement, suite aux innombrables purges de l’hiver, a été confié, le 5 janvier précédent, à un général et officier d’État-major de 51 ans qui n’a jamais commandé une seule division au combat…
… Friedrich Paulus
(1) depuis l’Anschluss, Hitler avait pris l’habitude, lorsqu’il séjournait au Berghof, de délocaliser au Château de Klessheim, distant de moins de 40 km, les rencontres ou réceptions trop importantes pour être organisées dans sa propre résidence privée.
(2) bien qu’ayant refusé d’engager directement l’Espagne aux côtés du Reich, Franco avait néanmoins accepté l’envoi de "volontaires" espagnols réunis au sein de la División Azul, qui combattit sur le Front de l’Est jusqu’à la fin de 1943
2 commentaires:
Une des plus célèbres chansons du folklore rouge (les chants de partisans-résistants italiens des années 40) s'intitule fischia il vento ...urla la buffera (siffle le vent et hurle la tempête). C'est l'adaptation fort réussie et fort belle (les italiens ont l'âme musicale) du chant populaire russe Katioucha (qui a prêté son nom aux roquettes antichar des "orgues de Staline)...les paroles décrivent fort bien le tourment du soldat italien de base (trahi par...ses chaussures dans l'enfer glacé du front russe).
Le soldats italiens de l'ARMIR sont rentrés au pays plus que convaincus du désastre imminent des armées de l'Axe et de la faute politique majeure de Mussolini qui les avait embarqués dans cette galère, avec pour vexation supplémentaire d'être méprisés par les allemands.
https://www.youtube.com/watch?v=TeLAGblQhZQ
ici chantée par un choeur masculin sur une tonalité assez grave, il en existe des interprétations moins sombres..
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