lundi 21 septembre 2020

6508 - plus d'ambitions que de moyens

... les événements de Yougoslavie et de Grèce, mais aussi les très mauvaises conditions météorologiques en Pologne, ont néanmoins contraint Hitler à retarder de plus d'un mois le déclenchement de son Opération Barbarossa", qui ne pourra donc être déclenchée qu'à la fin du mois de juin 1941.

Il faut dire que les objectifs de l'attaque, et les moyens de les obtenir, ont eux-mêmes considérablement évolué depuis l'année précédente !

D'une campagne limitée à 80 divisions de première ligne, et avant tout destinée à s'emparer des États baltes, de la Russie blanche et de l'Ukraine, on est en effet passé à une guerre totale menée selon trois grands axes de pénétration, et mobilisant pas moins de trois millions de soldats, trois mille six cents chars, sept mille pièces d'artillerie et plus de deux mille avions.

Aussi formidables puissent-ils sembler sembler sur le papier, ces chiffres n'en sont pas moins trompeurs : alors que les distances à parcourir et les ressources démographiques de l'adversaire sont incomparablement supérieures, la Wehrmacht ne dispose, avec 153 divisions, que de... 12 divisions de plus que pendant la Campagne de France, et la Luftwaffe aligne quant à elle moins d'avions qu'elle n'en a eu à sa disposition lors de cette même campagne !

Plus surprenant encore, l'armée allemande est, sinon la moins moderne, du moins la moins motorisée de toutes les grandes armées occidentales engagées durant la guerre : à côté de 600 000 véhicules de toute sorte, on trouve en effet pas moins de... 625 000 chevaux.

Contrairement à une légende aujourd'hui fort répandue, cette armée allemande de 1941 est donc - tout comme celle de Napoléon - d'abord et avant tout une armée de fantassins cheminant à pieds au milieu d'une incroyable noria de charrettes tirées par des chevaux.

Ce constat, en contradiction flagrante avec le célèbre mythe de la Blitzkrieg, promet donc une vitesse de progression qui, même en dehors de toute opposition russe, ne s'éloignera guère de celle des troupes napoléoniennes plus d'un siècle auparavant...

1 commentaire:

Rémi a dit...

Oui enfin les légionnaires parcouraient 100Km par jours et les troupes hippomobiles de la Wehrmacht n'ont pas démérités. Elles sont arrivées à l'heure devant Moscou.
Ce qui a réellement posé problème est que la STAVKA est parvennue à lever 500 divisions alors que ses plans d'avant guerre comptaient sur 300.
La difficultée n'a pas été la faiblesse allemande que l'extraordinaire mobilisation russe.