6453 - trop facile

380mm sur rail, abandonné par les Allemands près de Montélimar

… les peuples, quels qu’ils soient, préfèrent de loin se rappeler les victoires plutôt que les défaites.

Mais pour que la victoire soit réellement mémorable, encore faut-il qu’elle ait mis longtemps à se dessiner, qu’elle ait été acquise de chaude lutte et au prix de lourdes pertes, et face à un ennemi redoutable et bien résolu à ne pas céder un pouce de terrain.

En Normandie, avec Omaha Beach, un long piétinement dans le bocage, de lourdes pertes, de nombreuses divisions d’élite à affronter, et un Hitler se refusant obstinément, et durant de longues semaines, à envisager la moindre retraite, c’est assurément le cas d’Overlord,… mais ce n’est pas du tout celui d’Anvil/Dragoon !

En Provence, la victoire fut au contraire assurée dès le premier jour, pour ne pas dire la première heure, pour un faible coût humain, et face à des soldats allemands certes nombreux mais le plus souvent de second voire de troisième ordre, démotivés, manquant cruellement d’armes et d’équipements, et qui, moins de 48 heures après le début du débarquement, avaient déjà reçu d’Hitler l’ordre, véritablement inouï, de battre en retraite sur près de 800 km !

Au contraire d’Overlord, Anvil/Dragoon fut donc une victoire que l’on peut qualifier de facile, ce qui vaut toujours mieux pour la santé et la vie des soldats qui y prennent part que pour la postérité...