dimanche 12 juillet 2020

6437 - la nouvelle stratégie des fort nombreux pas en arrière...

Débarquement à Saint-Tropez... dans la décontraction et la cigarette aux lèvres
… Wolfsschanze, Rastenburg, 16 aout 1944

Car même moment, dans sa "Tanière du Loup" de Rastenburg (1) à plus de 2 000 km de Saint-Tropez, Adolf Hitler, qui se ressent toujours des séquelles de l’Attentat du 20 juillet, se prépare à poser un geste inouï et à vrai dire sans équivalant depuis le début de la guerre.

Déprimé par les dépêches, toutes plus mauvaises les unes que les autres, en provenance des différents Front, et en particulier du nouveau Front provençal, le Führer, avisant les cartes du Sud de la France, se déclare en effet disposé à envisager non seulement une retraite, mais aussi, et surtout, une retraite de plusieurs centaines de km, et ce avant-même que ses généraux ne l’aient expressément réclamée, et alors que rien, au niveau militaire, ne l’impose encore !

Finie donc la stratégie, et même l’obsession, du "plus un pas en arrière" : le plan de retraite, formellement adopté le 17, prévoit donc le repli en bon ordre vers le Nord et la Bourgogne de toutes les unités allemandes présentes dans le Sud de la France, à l’exception des 148ème et 157ème D.I. qui devront retraiter vers les Alpes (2), mais aussi des diverses unités de forteresse, et en particulier de celles de Toulon et Marseille, qui devront quant à elles continuer à se battre jusqu’au bout afin de favoriser le dit repli et priver ainsi les Alliés de ces importants ports stratégiques.

Quant à la 11ème Panzer qui, comme nous l’avons vu, s’efforce tant bien que mal de traverser le Rhône à Avignon, celle-ci devra se maintenir sur la rive orientale du fleuve le plus longtemps possible afin de maintenir ouverte la voie de retraite vers la Bourgogne…

(1) aujourd’hui Kętrzyn, Pologne
(2) laissées de côté pour la suite de la guerre, ces unités, réfugiées en particulier dans les différents forts de la Ligne Maginot alpine, ne déposeront formellement les armes qu’en avril 1945

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Marseille et Toulon ont en effet beaucoup "encaissé" lors du débarquement de Provence (Tout le front de mer de Toulon est aujourd'hui bordé d'immeubles de béton des années 50 - 60 et quant à Marseille (après la destruction du "quartier criminel" (les rues chaudes où les résistants -et les truands ayant épousé la cause gaulliste, come les frères Guerini- faisaient un fort mauvais parti aux soldats Allemands en goguette ) c'est le port qui a écopé...les allemands ont littéralement décimé la flotte marchande française pour créer des obstructions.

Marseille était le "hub" (comme on dirait maintenant)des lignes maritimes vers l'Afrique du Nord, l'Egypte, Suez et l' Indochine au temps de l'Empie colonial français.
Les Messageries Maritimes et les grands armateurs marseillais (Cyprien Fabre, Daher, Fraissinet) y ont laissé beaucoup de plumes , de même que la CGM et les filiales de la Transat...des pertes qui s'ajoutaient aux navires "angariés" (confisqués) par les japonais au Pacifique, puis coulés par les anglo-américains...

Comme à Bordeaux et à Nantes le déblaiement du parc d'épaves a été une épopée d'ouvriers, d'ingénieurs et de ferraileurs travaillant avec des moyens très bricoléset hautement insuffisants (A Bordeaux le cimetière de navires (dont certains furent remis en service) avait reçu le nom de "Petit Bikini", non pas en référence à la lingerie coquine des baigneuses mais par analogie avec le test atomiue américain qui transforma cet atoll paradisiaque en casse à navires rouillés.