jeudi 18 juin 2020

6413 - "Nancy a le torticolis"

Embarquement de soldats français dans le Golfe de Tarente
... 14 aout 1944

"Nancy a le torticolis", "Gaby va se coucher dans l'herbe",... conformément à la coutume, c'est par un déferlement de messages sibyllins qu'au soir du 14 aout, la radio de la BBC informe les différents groupes de résistance de l'imminence du Débarquement ainsi que des actions -  comme la destruction d'aiguillages ou encore le sabotage des lignes téléphoniques - qu'ils doivent dès à présent mener en prévision de celui-ci.

Car les troupes alliées sont à présent tout prêt : partis d'Oran, de Calvi, de Palerme, de Naples, de Tarente et même de Brindisi, les convois se sont en effet mis en route dès le 9 aout, puis se sont regroupés à l'ouest de la Corse.

Si la tension règne à bord des navires, les chefs sont cependant confiants : ils savent que l'ennemi ne dispose que de fantassins de second voire de troisième ordre, le plus souvent démoralisés, et d'une seule division de Panzers, par ailleurs réduite à un unique bataillon qui n'aligne guère qu'une trentaine de Panzer IV et une cinquantaine de Panther en ordre de marche (!),... lesquels, comme en Normandie, ne pourront de toute manière se mettre en branle qu'après en avoir reçu "l'ordre personnel du Führer" (1)

Les aviateurs et marins allemands tenteront sans doute quelque chose, mais à raison de 186 avions et de moins de 50 patrouilleurs et vedettes lance-torpilles, que pourraient-ils faire contre la plus grande armada jamais vue en Méditerranée ?

Au bout du compte, le seul danger véritable se présentera, dans un premier temps, sous la forme des batteries côtières, dont certaines - notamment à Toulon - sont même dotées de pièces de 340mm capables de tirer des projectiles de 300 kilos à une trentaine de kms, puis, une fois les premières troupes mises à terre, sous celle des traditionnels champs de mines et autres blockhaus, pour certains surmontés par la tourelle de l'un ou l'autre tank déclassé…

(1) soucieux de préserver autant que possible les effectifs et le carburant de son seul et véritable atout terrestre, Hitler avait, comme en Normandie, subordonné tout déplacement d'unités blindées à son autorisation expresse

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