samedi 9 mai 2020

6373 - un "Second Front"... périphérique

Staline et Churchill, ici à Yalta, en 1945 : une alliance contre nature...
... car, pour Churchill et l’État-major britannique, rien n’a fondamentalement changé depuis 1915 puisque la Grande-Bretagne ne dispose toujours pas des moyens de l’emporter sur l’Allemagne, ni surtout sur l’Infanterie allemande, dans un quelconque choc frontal !

Le besoin d'une "action périphérique" est donc toujours d'actualité, et d'autant plus qu'ironiquement, la raison essentielle qui avait motivé celle menée aux Dardanelles en 1915 est demeurée la même, puisqu’il s’agit, une fois de plus,… de soulager l'allié russe, devenu soviétique dans l’intervalle mais toujours menacé d'effondrement par l’armée allemande !

Pour Churchill, Joseph Staline est certes un dictateur à peine plus sympathique que Hitler, mais même si le Vieux Lion préférerait assurément se limiter à fournir au Petit Père des Peuples du matériel militaire et du ravitaillement pour ses troupes, le premier est néanmoins bien forcé d'admettre qu'il ne pourra pas éternellement postposer l'ouverture du "Second Front" exigée par le second !

La menace d'un retournement d'alliance, ou du moins la perspective de voir l'URSS signer une paix séparée avec Hitler - à l'image de celle conclue par les bolcheviks avec l'empereur d'Allemagne Guillaume II lors du Traité de Brest-Litovsk de mars 1918 - rôde d’ailleurs en permanence dans tous les esprits, et puisque la nécessité se veut mère de l'invention, Churchill et son État-major ont donc fini par élaborer non pas un plan de bataille en tant que tel, mais du moins une ligne directrice,… très différente de celle envisagée par les Américains.

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour et bravo pour le blog.

Dans le contexte que vous décrivez quelle est la genèse du désastreux "débarquement de Dieppe", (juillet 1942) qui a été une boucherie pour les canadiens , une démosntration de l'impossibilité de faire fonctionner un tank churchill sur une plage de galets, et qui n'a mâme pas pu , contrairement au raid des commandos de St Juin Bruneval au nord du Havre, capturer un radar allemand pour en examiner les composants top-secret.
Des centaines de morts et de prisonniers, un destroyer coulé, une occasion en or pour la propagande de Goebbels...qui a planifié ce désastre (qui a au moins eu le mérite d'inciter les anglais à se pencher sur les détails et à remettre leurs idées sur la planche à dessin en prévision du débarquement d'Arromanches en 1944.