mardi 28 avril 2020

6362 - au bout du compte

Sans influence sur le cours de la guerre, la Bataille d'Italie s'acheva dans l'indifférence générale
…  voulue par Churchill, et imposée aux Américains par les Britanniques, l'"aventure italienne" se voulait une sorte "d’itinéraire bis", qui devait permettre aux Alliés de pénétrer en Allemagne d’une manière détournée et en tout cas moins risquée que par le biais d’un débarquement et d’une attaque frontale lancée sur les côtes de France occupée.

Cette louable ambition hélas très vite tuée dans l’œuf par la cruelle réalité du terrain, les Britanniques, Churchill en tête, s’efforcèrent alors de justifier la poursuite des opérations en sol italien par l’affirmation, constamment répétée jusqu’à la Capitulation allemande, selon laquelle les dites opérations permettaient tout de même de "fixer" dans la Péninsule les 10ème et 14ème Armée allemandes, soit un nombre tout de même appréciable de divisions qui, sans cette poursuite, auraient évidemment été transférées ailleurs, et plus particulièrement en France, où elles auraient alors pu être utilisées pour repousser le Débarquement de Normandie.

A priori parée de toutes les vertus que confère le bon sens, cette affirmation n’en souffre pas moins de deux défauts majeurs.

Le premier est qu’il ne s’agit-là que d’une justification a posteriori, qui ne figurait en aucune manière dans les ambitions initiales qui étaient, précisément… de s’éviter le coût et les risques d’un Débarquement en Normandie !

Et le second, et non le moindre, est que cette affirmation peut très facilement être retournée, en soulignant que les deux Armées alliées, et leurs tout aussi nombreuses divisions, engagées dans la Péninsule auraient tout aussi bien pu être utilisées en France, avec sans doute de  bien meilleurs résultats !

Au bout du compte, la poursuite des opérations sur le Front italien ne s’explique en fait que par la simple inertie et l’incapacité des Alliés, et tout particulièrement des Britanniques, d’admettre qu’ils s’étaient bel et bien engagés, dès le départ, dans une voie sans issue et sans possibilité de victoire…

1 commentaire:

xouxo a dit...

A leur décharge, ils ne pouvaient pas savoir à l'avance que le débarquement en France se passerait aussi bien (même si la géographie semble évidemment plus favorable qu'en Italie).