mercredi 18 mars 2020

6321 - un second bilan (5)

Soldats grecs et néo-zélandais, près de Rimini : que faisons-nous dans cette guerre...
… par rapport à 1943, l’année 1944 comporte néanmoins deux nouveautés appréciables, à commencer par la certitude, au sein de "l’équipe alliée", que l’ennemi est cette fois bel et bien condamné à perdre la guerre à brève échéance.

Pourtant, paradoxalement, cette certitude nouvelle aurait plutôt tendance... à ruiner le moral de l'équipe !

(…) "sachant que les groupes d’armée, au nord-ouest de l’Europe, progressaient vers le Rhin, et que l’Armée rouge s’enfonçait à travers la Pologne en direction de l’Allemagne, les hommes du 15ème Groupe d’Armées en retiraient l’impression que leur guerre à eux était sans importance, qu’ils pourraient ne plus avoir aucun rôle à jouer dans la défaite du Troisième Reich.

Dans de telles conditions, écrivit Sir David Fraser, "l’imminence de la victoire, l’arrivée d’une paix difficile à imaginer, et la nature apparemment accessoire du théâtre d’opérations italien, se conjuguaient pour les déprimer. Les désertions augmentèrent brutalement. La survie semblait plus attractive que la souffrance, et la valeur de cette dernière était remise en question""
(1)

Car plus encore qu’en 1943, et qu’ils soient Américains, Britanniques, Canadiens, Polonais, Néo-Zélandais, Sud-Africains, Australiens ou encore Indiens ou Grecs, les soldats alliés n’en finissent plus de se demander ce qu’ils font encore dans cette guerre et en cet endroit où tout le monde les a oubliés, et aussi s’ils ne seraient pas bien plus utiles, et bien mieux célébrés, en combattant plutôt en France, en Belgique ou en Hollande, c-à-d sur un Front qui, contrairement à celui de l’Italie, donne vraiment l’impression d’avancer…

(1) Doherty, op cit. pages 25-26

1 commentaire:

Anonyme a dit...

Bonjour!

Il y a là un parallèle avec les troupes françaises de l'Armée de Salonique (le réemploi en Grèce des troupes destinées au débarquement des dardanelles) lors de la 1° guerre mondiale, ils avaient combattu en Grèce , Roumanie et Bulgarie , puis on a voulu leur faire prolonger la guerre dans une politique de lutte contre le Bolchévisme (le soidisant "cordon sanitaire" contre la "peste rouge")...ils se demandaient ce que diable ils foutaient là (conservés sous les drapeaux après le 11 Novembre 1918) .

soldats oubliés d'une guere oubliée , ils n'avaoient pas tropp le moral et encore moins le sentiment de combattre pour le mère patrie

C'est parfaitement bien décrit dans le livre de Roger Vercel "Capitaine Conan" dont Bertand Tavernier a tiré un film assez magistral