dimanche 8 décembre 2019

6230 - réticences


Le plan d'attaque de Cassino : répété quasi à l'identique pendant trois mois
… Cassino, 12 février 1944

Mais Alexander et Clark ont cependant convenus que, pour ne pas laisser le moindre répit aux Allemands, le Corps néo-zélandais attaquerait dans la foulée immédiate du retrait du 2ème Corps américain.

Si elle n’est pas dépourvue de logique au plan militaire, cette décision  - premier problème - ne laisse en revanche à Freyberg et à son État-major aucune latitude pour élaborer un plan d’action en tant soit peu élaboré, et de fait, le plan finalement retenu ne s’éloigne que dans les détails du premier plan américain, puisqu’il s’agit toujours de mener un attaque frontale contre le Mont, en passant par la crête dite "de la tête de serpent" (tâche dévolue à la 4ème D.I. indienne), tout en s’emparant également (mission qui reviendra à la 2ème D.I. néo-zélandaise) (1) de la gare de chemin de fer située en contrebas et à moins de 2 kms au sud de la ville de Cassino proprement dite et toutes deux encore aux mains des Allemands.

Ensuite - deuxième mais principal problème - en tant que survivant de Gallipoli, en tant que représentant direct du gouvernement néo-zélandais, et pour toutes les raisons que nous venons d’invoquer, Freyberg n’a pas la moindre envie d’exposer "ses" néo-zélandais aux mêmes risques, et surtout aux mêmes pertes, que celles que viennent de subir les Américains, et il a, comme nous venons de le voir, les moyens de le faire savoir à qui de droit !

Et pour lui, le principal obstacle, et le principal danger, réside précisément dans cet énorme vaisseau de pierres qui trône insolemment au sommet du Mont, dans cette Abbaye millénaire berceau historique de l’Ordre des Bénédictins, fondée par nul autre que Benoît de Nursie en 529…

(1) troisième composante du Corps néo-zélandais, la 78ème D.I. britannique n’entrera en action que le 17 février

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