mardi 3 décembre 2019

6225 - honneurs et blessures

Bernard Freyberg, en 1919
… en avril 1915, brevet de lieutenant en poche, Freyberg mène en solitaire une des missions les plus réussies de la pourtant désastreuse Campagne des Dardanelles : dans la nuit du 24 au 25, amené au large de Boulaïr par un contre-torpilleur, il se met à l'eau, nage jusqu'à la plage, puis s’affaire à y allumer des feux et y produire un tel tintamarre que, du haut de la falaise, les guetteurs ottomans, bientôt convaincus d’avoir affaire à une brigade entière, s’empressent d’appeler quantités de renforts à la rescousse !

Sa mission de diversion accomplie, et les Ottomans dupés pour plusieurs heures, il n’a maintenant plus qu’à repartir. 

Il se jette à l'eau, mais son contre-torpilleur ne l’ayant pas attendu, il en est réduit à nager pendant plus de deux heures avant que des marins ne l’aperçoivent et se portent finalement à son secours, un exploit qui lui vaut de se voir décerner la Distinguished Service Order.

Blessé à plusieurs reprises par la suite, Freyberg rembarque en janvier 1916 avec le reste des troupes franco-britanniques (1) mais la guerre, et les aventures, sont loin d’être terminées pour lui, puisqu’on le retrouve à l’automne 1916, et à nouveau blessé, lors de la Bataille de la Somme.

Continuant à cumuler les décorations, et les blessures, Freyberg, promu à 28 ans plus jeune brigadier-général (à titre provisoire) de l’Armée britannique, participe aux derniers combats qui précèdent l’Armistice avant de s’en retourner à un relatif anonymat, et à un modeste rang de capitaine, au lendemain de celle-ci, et doit attendre 1934 avant de pouvoir goûter enfin au titre de major-général

A 45 ans, Freyberg semble à présent promis aux plus hautes fonctions de l’Armée mais ses innombrables blessures contractées lors de la 1ère G.M. le contraignent hélas à prendre officiellement sa retraite trois ans plus tard…

(1) Sur le sujet : Saviez-vous que… Gallipoli

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