De Gaulle et Eisenhower : le formalisme français, la décontraction américaine... |
… il faut dire que contrairement aux Britanniques, les Français sont séparés des Américains par bien plus qu’une même langue !
(…) "les officiers français s’émeuvent de la rudesse avec laquelle ils sont parfois traités par les représentants de la Military Police, en particulier à Naples. De fait, alors que la méconnaissance de l’anglais est de nature à accroître les incompréhensions entre Français et Américains, les officiers français se plaignent d’un manque de courtoisie et d’une multitude de petites vexations à leur égard. "L’honneur des officiers français (…) étant tout particulièrement sensible" (sic), le général Juin répercute cette doléance auprès du général Clark qui l’écoute d’ailleurs avec une oreille attentive
La susceptibilité française à l’égard des vexations américaines est accrue par deux éléments. De prime abord, l’armée d’Afrique, dont le CEF est en grande part héritier possède une longue tradition de discipline et un sens aigu de la hiérarchie et de l’étiquette. Cela ne manque pas d’ailleurs d’amuser les alliés et le colonel Higgins, responsable de la section de liaison alliée, rappelle en ce sens que "les Français attachent plus d’importance à l’étiquette que les Britanniques et les Américains et qu’ils sont bien plus rigoureux dans son respect, et ce même en temps de guerre"
De plus, l’humiliation causée par la défaite de 1940 renforce, d’une part, l’ironie et la méfiance des Américains à l’égard des Français et, d’autre part, un certain complexe d’infériorité des Français. Dès lors, le colonel Higgins, poursuivant son raisonnement, ajoute : "Car ils ont subi la plus grande défaite militaire de l’histoire, les Français sont les victimes d’une hypersensibilité susceptible de les faire sombrer dans des paroxysmes de ressentiment quand ils pensent qu’il n’a pas été fait preuve de la déférence qui leur est due pour leurs positions et prérogatives"
À l’inverse, le général Juin décrit les Américains comme des individus "très pénétrés de leur toute puissance et d’une susceptibilité qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer" (1)
(1) Julie Le Gac, op cit
(…) "les officiers français s’émeuvent de la rudesse avec laquelle ils sont parfois traités par les représentants de la Military Police, en particulier à Naples. De fait, alors que la méconnaissance de l’anglais est de nature à accroître les incompréhensions entre Français et Américains, les officiers français se plaignent d’un manque de courtoisie et d’une multitude de petites vexations à leur égard. "L’honneur des officiers français (…) étant tout particulièrement sensible" (sic), le général Juin répercute cette doléance auprès du général Clark qui l’écoute d’ailleurs avec une oreille attentive
La susceptibilité française à l’égard des vexations américaines est accrue par deux éléments. De prime abord, l’armée d’Afrique, dont le CEF est en grande part héritier possède une longue tradition de discipline et un sens aigu de la hiérarchie et de l’étiquette. Cela ne manque pas d’ailleurs d’amuser les alliés et le colonel Higgins, responsable de la section de liaison alliée, rappelle en ce sens que "les Français attachent plus d’importance à l’étiquette que les Britanniques et les Américains et qu’ils sont bien plus rigoureux dans son respect, et ce même en temps de guerre"
De plus, l’humiliation causée par la défaite de 1940 renforce, d’une part, l’ironie et la méfiance des Américains à l’égard des Français et, d’autre part, un certain complexe d’infériorité des Français. Dès lors, le colonel Higgins, poursuivant son raisonnement, ajoute : "Car ils ont subi la plus grande défaite militaire de l’histoire, les Français sont les victimes d’une hypersensibilité susceptible de les faire sombrer dans des paroxysmes de ressentiment quand ils pensent qu’il n’a pas été fait preuve de la déférence qui leur est due pour leurs positions et prérogatives"
À l’inverse, le général Juin décrit les Américains comme des individus "très pénétrés de leur toute puissance et d’une susceptibilité qui dépasse tout ce qu’on peut imaginer" (1)
(1) Julie Le Gac, op cit
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