jeudi 21 novembre 2019

6213 - le contraire d’un "gaulliste de la première heure"

Juin, sous l'uniforme de la France de Vichy
… même s’il est sorti de Saint Cyr dans la même promotion qu’un certain… Charles de Gaulle, Alphonse Juin est tout le contraire d’un "gaulliste de la première heure"

Né à Bône (1) en 1888, Juin est un authentique pied-noir. Fils et petit fils de gendarme, il se destine très tôt à une carrière militaire et, élève brillant, sort major de la promotion 1912 de Saint-Cyr,… une promotion où le futur chef de la France libre ne se classe lui-même que treizième !

Nommé lieutenant, il sert au sein de troupes marocaines lors de la 1ère G.M. Gravement blessé en 1915, il passe près d’un an à l’hôpital avant de rejoindre le Front, toujours au milieu de soldats originaires du Maghreb

Rentré en Afrique du Nord peu après la guerre, il y occupe différents postes avant de se voir nommé  brigadier-général en 1938, puis amené à couvrir la retraite de Dunkerque de mai 1940. Fait prisonnier, et promu major-général, il est interné à Königstein jusqu’à ce que le gouvernement de Vichy, qui ne l’a pas oublié et qui a besoin de lui au Maroc, réussisse à le faire libérer en juin de l’année suivante.

Pétainiste, et même anti-gaulliste, Juin est nommé lieutenant-général en novembre. Un an plus tard à Alger, c’est néanmoins en spectateur, et en compagnie de l’amiral Darlan, qu’il assiste au débarquement anglo-américain en Afrique du Nord (8 novembre), un débarquement auquel les deux hommes n’adhèrent pas,… sans pour autant s’y opposer véritablement

Faits prisonniers par les Américains, Juin et Darlan hésitent sur la conduite à tenir et ce n’est que trois jours plus tard, à l’annonce de l’invasion de la zone libre par les Allemands, qu’ils acceptent finalement le principe d’un cesser-le-feu en Afrique du Nord…

(1) aujourd’hui Annaba, Algérie

5 commentaires:

Anonyme a dit...

Bonjour,

Bons articles, comme toujours. Mais pourquoi des références à des grades américains plutôt que français ?

Anonyme a dit...

Brigadier-général et Major-général : cela n'existe pas dans l'Armée française.

Anonyme a dit...

Bonjour et compliments pour le blog...c'est sans doute un peu hors-sujet mais dès qu' on parle de Darlan, de Juin de Leclerc, du Gal Koenig ou du Cdt L'Herminier, on ne peut que s'étonner que l'armée de la France Libre ait pu se mettre sur pied (même de bric et de broc) une armée efficace tant Alger était un panier de crabes tiraillé entre les gaullistes , les pétainistes et Giraud, sorti du chapeau par les Americains qui voulaient un personnage docile et sans grande vision politique.
Les jours de Darlan étaient comptés : L'amiral de la Flotte (devenu ironiquement l'amiral DANS la Flotte après le sabordage de Toulon) a croisé à Alger un jeune idéaliste de noble extraction , porteur d'un revolver et capable de s'en servir, Bonnier de la Chapelle qui l'a expédié Ad Patres avant d'être fusillé vite fait-bien fait ce qui a éviter de l'interroger pour savoir s'il était gaulliste,monarchiste camelot du roi et qui l'avait inspiré dans son acte...

Anonyme a dit...

Bonjour et compliments pour le blog

Darlan et Juin n'ont pas tout à fait "assisté en spectateurs" au débarquement américain à Alger et ce ne sont pas non plus les américains qui les ont arrêtés...
Dans le grand panier de crabes algérois,il y avait un réseau de résistance animé (entre autres) par le tout jeune José Aboulker, futur grand patron médical et fils d'une très respectable famille de juifs algériens.
C'est ce réseau de jeunes "têtes brûlées" qui a "mis à l'ombre" Darlan et Juin, le temps d'assurer un débarquement confortable aux soldats américains de l'opération Torch...ils étaient en état d'infériorité numérique criante mais ils ont manoeuvré avec astuce...sur les deux autres lieux de débarquement des soldats de "Torch" les commandants locaux des troupes de Vichy ont résisté trois jours et infligé des pertes pas négligeables du tout aux américains et ne se sont calmés que sur ordre...de Darlan et Juin qui avaient négocié avec Clark.
Quant à José Aboulker, il fut un grand résistant, termina sa mèdecine,devint un chirurgien coté tout en adhérant au Parti Communiste Français ...et en s'opposant au retour de De Gaulle en 1958 (il le ralliera sur le tard , pour les élections de 1965)...Signe que De Gaulle l'avait en haute estime, c'est à Aboulker et à personne d'autre qu'il confia le soin...de l'opérer de la prostate...un détail qui faisait bien rire le milieu médical parisien des années 60...

D'Iberville a dit...

Pour des raisons de cohérence, je me suis efforcé, dans cette série de textes, d'attribuer aux hauts gradés français les rangs et titres anglo-saxons qui leur correspondent plus ou moins