Suvla, ou le drame d'être demeurés trop longtemps sur la plage |
La première tenait au comportement et au moral des officiers et soldats présents sur le terrain et qui, hantés par les terribles expériences des mois précédents, s’étaient convaincus par avance que cette aventure se terminerait au bout du compte comme toutes les autres, à savoir par un nouvel échec et une nouvelle boucherie, dont ils feraient une fois de plus les frais dès qu’ils se hasarderaient à mettre le nez hors de la plage, perspective qui, chacun en conviendra, ne pouvait qu’inciter chacun à la plus extrême prudence, pour ne pas dire au plus complet immobilisme !
La seconde résidait dans l’incurie et l’apathie crasses de celui à qui le général Hamilton avait confié la tâche de mener le IXème Corps, en l’occurrence Frederick Stopford qui, plutôt que de donner des ordres et de motiver ses troupes, était simplement demeuré sur son aviso, persuadé qu’il était qu’en ayant réussi à débarquer son contingent sur une plage… non défendue (!), il avait bel et bien fait tout ce qu’on attendait de lui !
Le temps qu’Hamilton réalise la situation et prenne les mesures appropriées, et il était trop tard, l'occasion était bel et bien passée et les Ottomans déjà solidement retranchés sur les collines alentours.
Et il était désormais vain de démettre Stopford en soulignant au passage qu’il n’avait été placé à la tête du IXème Corps que faute d’une meilleure alternative et parce qu’il était le plus ancien en grade…
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