Car en plus de la résistance des Allemands, et des obstacles naturels que constituent les nombreuses rivières, collines et pics montagneux italiens, les pluies automnales, et bientôt la neige et le gel, sont entrées dans la danse pour ralentir encore un peu plus la progression déjà ô combien laborieuse des armées !
En été, et sur les cartes postales, l'Italie est une région touristique de premier plan, quasi paradisiaque, mais pour les troupes qui, en cette fin d'automne de 1943, sont appelées à y combattre, c'est plutôt un cloaque abject, où on patauge du soir au matin dans une boue infecte qui immobilise même les tanks, et sous une pluie quasi permanente qui glace les soldats jusqu'aux os et leur ôte - s'il en était encore besoin - toute envie de combattre,... a fortiori lorsqu'on a la certitude que derrière cette rivière, cette colline et ce pic, se trouvent une autre rivière, une autre colline et un autre pic en tout point semblables et dont il faudra à nouveau s'emparer !
L'un dans l'autre, la conquête de la Ligne Bernhardt, débutée le 5 novembre, n'est complétée - et seulement en partie ! - qu'à la mi-décembre, moment où les hommes de la 5ème Armée découvrent avec stupeur qu'ils font non seulement face à une nouvelle ligne de défense allemande mais aussi, et surtout, à une ligne de défense bien plus impénétrable que toutes les autres, puisque soigneusement élaborée et peaufinée au cours des semaines précédentes.
Une ligne de défense de quelque 150 kms qui, de Minturno, sur la mer Tyrrhénienne, traverse une fois de plus les Apennins pour finir dans l'Adriatique, à l'embouchure de la rivière Sangro, où butent déjà les soldats de la 8ème Armée.
Une ligne de défense que les Allemands, qui ont bien l'intention d'y demeurer jusqu'au printemps de l'année suivante, ont d'ailleurs définie comme leur "Ligne d'hiver", mais qui est appelée à passer à l'Histoire sous son surnom de "Ligne Gustave"
Une ligne de défense dont le point d'appui principal, qui verrouille la Route numéro 6 menant jusque Rome, culmine à quelque 516 mètres d'altitude, et se trouve surmonté d'une abbaye fondée en l'an 529 et déjà célèbre dans le monde entier...
... Monte Cassino
1 commentaire:
Hé , oui , il pleut en italie (c'est une montagne au bord de la mer).
En plus ce sont des pluies méditerranéennes, vétritablement torrentielles et brutales et les terres basses de plaine littorale étaient marécageux (malgré la bonification intégrale décrétée par le régime fasciste, l'assêchement des marais Pontins, la création de rizières, tout celà abondament gonflé par la propagande fasciste)
Le plus marrant c'est qu'à cete époque il neigeait parfois à Naples en Hiver (c'était avant le global warming) mais la presse n'avait pas le droit de l'imprimer . le MINCULPOP (MINisttère de la CULture POPulaire (ministère de la propagande et du cinéma sirupeux )dirigé d'une main de fer par des hommes come Mezzasoma ou le superfasciste Pavolini , par ailleurs amant affiché de Doris Duranti une vedette de cinéma glamourissime (la première séquencee topless di cinéma italien!)...
Ce ministère de la désinformation publiait des directives quotidiennes (les "Veline", souvent ridicules, et pas seulement politiques)dont une qui a interdit de montrer aux actualités les photos de Naples sous la neige pour e pas faire fuir les touristes et leurs devises fortes dont l'économie italienne avait bien besoin.
autre petit charme du climat italien (à l'époque): les moustiques anophèles qui propagent la malaria.
Les américains ont répandu du DDT avec des escadrilles entières de Piper cub , en Italie, mais aussi en plaine orientale de Corse au grand étonnement du berger-écrivain et chanteur Antoine Ciosi...les films d'instruction (dessins animés de la Warner et des studios de Tex Avery) destinés à l'armée américaine (le sorldat SNAFU qui fait toutes les bêtises possibles pour instruire le GI de base par la pédagogie du contre-exemple) ont consacré plusieurs épisodes aux moustiques enquestion, qui sont appelés Malaria Mike ou même , ensuite , Anzio Annie, histoire de dire que ces damnés moustiques étaient presque pire que les canons géants avec lesquels les allemands ont pilonné les plages d'Anzio et Nettuno (une ville "de fondation," CAD une ville balnéaire crée de toutes pièces par le régime fasciste, implantée dans une région précédemment fuie par les italiens , justement à cause des moustiques et de la malaria)
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