jeudi 8 août 2019

6108 - la responsabilité du chef

Clark, sur le transport de troupes Ancon, 12 septembre 1943
… à chaque fois qu’on l’interrogera, dans les mois et les années à venir, sur les événements de Salerne, le général Clark finira toujours par mentionner que, bien avant le déclenchement de cette opération, il nourrissait déjà de sérieux doutes quant aux véritables aptitudes militaires de Dawley et sa capacité de faire ce qu’il attendait de lui,… mais qu’il n’avait en vérité eu d’autre choix que de lui faire confiance, attendu qu’il n’existait aucun autre officier de son rang et de son ancienneté qui soit disponible pour le Front italien à brève échéance.

Et cet argument, qui ressemble trait pour trait à celui utilisé vingt-huit ans plus tôt par le général britannique Ian Hamilton, confronté lui aussi à l’incroyable apathie de Frédérick Stopford devant Suvla lors de la Bataille des Dardanelles (1), n’est sans doute pas dénué de pertinence.

Néanmoins, et ne serait-ce que par respect envers les soldats appelés à risquer leur vie sur les plages de Salerne, de Suvla ou de tant d’autres endroits du monde, il appartenait à Clark, et à Hamilton avant lui, de s’assurer, en tant que commandant-en-chef, que leur principal subordonné sur le terrain comprenait bien l’importance de la mission qui lui avait été assignée, et était réellement capable, mais aussi désireux, de la mener à bien coûte que coûte.

Or, en cette veille du débarquement, Clark, comme Hamilton, a manifestement négligé cette importante étape, peut-être à cause de la difficulté - déjà mentionnée - qu’il éprouve à commander, motiver, et au besoin sanctionner, des officiers supérieurs plus âgés et plus anciens que lui dans le service.

Et cette négligence va se payer cher...

(1) Saviez-vous que… Gallipoli

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