Tintin,... et un faux Basil Zaharoff finalement aussi vrai que nature |
... même si elle peut sembler bien anecdotique en regard des années de combat et des millions de morts de la future 1ère G.M., l'histoire parallèle des dreadnought ottomans et grecs - qui est par ailleurs loin d'être terminée ! - incarne en réalité l'impasse et l'absurdité où chacun se trouve rendu en ce début de 20ème siècle, non seulement dans les Balkans mais aussi dans l'Europe toute entière.
Dans cette Europe, donc, chacun s'allie à tout le monde pour mieux le combattre ensuite en s'alliant à quelqu'un d'autre; chacun vend aujourd'hui des armes à celui qu'il devra combattre demain mais à nouveau soutenir après-demain; chaque grande puissance se sert en permanence des petites pour promouvoir ses intérêts, et chaque petite puissance joue en permanence une grande contre l'autre pour mieux faire valoir les siens; chacun soutient les révolutionnaires et nationalistes qui s'agitent chez les autres, mais réprime farouchement ceux qui en font de même à domicile,...
Et ces alliances de pures circonstances sont d'autant plus nombreuses et faciles que dans cette Europe encore presque exclusivement dynastique, chaque famille régnante est en fait apparentée à l'autre et, à défaut des intérêts immédiats, en partage les valeurs, toutes férocement conservatrices !
Contrairement à celle qui se produira dans 25 ans, la guerre européenne, et finalement mondiale, qui s'annonce n'a aucun fondement "idéologique",... puisque tout le monde partage en réalité la même idéologie (!), qui se résume en pratique à ne partir en guerre que dans le seul et unique but de s'emparer d'un butin, c-à-d de territoires ou de portions de territoires qu'on considère souvent comme "siens" mais qu'on n'hésite jamais à abandonner, à échanger ou même à rétrocéder, et avec tous leurs habitants (!), si on l'estime nécessaire et profitable à ses intérêts du moment !
Et si, dans les journaux de l'époque, certains ne se privent déjà pas de critiquer ces infâmes "profiteurs de guerre" qui, à l'instar du célèbre Basil Zaharoff, vendent des armes aux Grecs pour les aider à combattre les Ottomans, puis s'en vont chez les Ottomans pour leur proposer les mêmes armes qu'ils viennent de vendre aux Grecs (1), et en inondant au passage les uns et les autres de fort généreux pots-de-vin (!), personne ne se hasarde vraiment à dénoncer ses propres dirigeants, qui autorisent et encouragent la chose, et en profitent eux-mêmes très largement...
Dans cette Europe, donc, chacun s'allie à tout le monde pour mieux le combattre ensuite en s'alliant à quelqu'un d'autre; chacun vend aujourd'hui des armes à celui qu'il devra combattre demain mais à nouveau soutenir après-demain; chaque grande puissance se sert en permanence des petites pour promouvoir ses intérêts, et chaque petite puissance joue en permanence une grande contre l'autre pour mieux faire valoir les siens; chacun soutient les révolutionnaires et nationalistes qui s'agitent chez les autres, mais réprime farouchement ceux qui en font de même à domicile,...
Et ces alliances de pures circonstances sont d'autant plus nombreuses et faciles que dans cette Europe encore presque exclusivement dynastique, chaque famille régnante est en fait apparentée à l'autre et, à défaut des intérêts immédiats, en partage les valeurs, toutes férocement conservatrices !
Contrairement à celle qui se produira dans 25 ans, la guerre européenne, et finalement mondiale, qui s'annonce n'a aucun fondement "idéologique",... puisque tout le monde partage en réalité la même idéologie (!), qui se résume en pratique à ne partir en guerre que dans le seul et unique but de s'emparer d'un butin, c-à-d de territoires ou de portions de territoires qu'on considère souvent comme "siens" mais qu'on n'hésite jamais à abandonner, à échanger ou même à rétrocéder, et avec tous leurs habitants (!), si on l'estime nécessaire et profitable à ses intérêts du moment !
Et si, dans les journaux de l'époque, certains ne se privent déjà pas de critiquer ces infâmes "profiteurs de guerre" qui, à l'instar du célèbre Basil Zaharoff, vendent des armes aux Grecs pour les aider à combattre les Ottomans, puis s'en vont chez les Ottomans pour leur proposer les mêmes armes qu'ils viennent de vendre aux Grecs (1), et en inondant au passage les uns et les autres de fort généreux pots-de-vin (!), personne ne se hasarde vraiment à dénoncer ses propres dirigeants, qui autorisent et encouragent la chose, et en profitent eux-mêmes très largement...
(1) en 1886, Zaharoff avait réussi à vendre un prototype de sous-marin aux Grecs, puis avait révélé cette vente aux Ottomans qui, inquiets, lui en avaient aussitôt commandé deux autres identiques. Cette nouvelle vente conclue, il s'en était allé voir les Russes qui, apeurés par cette nouvelle menace ottomane inédite, lui en avaient acheté deux autres ! Très dangereux... pour leurs utilisateurs, aucun de ces cinq sous-marins ne fut jamais utilisé !
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