samedi 5 janvier 2019

5793 - l'ombre de Gallipoli

Bernard Freyberg, en 1919
... en tant que vétéran de la 1ère G.M., Bernard Freyberg n'avait imaginé d'autre défense que statique et exclusivement dirigée depuis un poste de commandement situé loin du Front, donc tributaire des informations qui lui parvenait ou non.

En tant que participant, et survivant, du tragique débarquement à Gallipoli, et malgré les renseignements contraires qui lui étaient parvenus, il était aussi sûr de l'existence et de l'imminence d'un vaste débarquement naval que convaincu de pouvoir le repousser,... à la seule condition de maintenir ses meilleures troupes, et tous ses bataillons de réserve, aux endroits les plus favorables à un débarquement, autrement dit en Baie de La Sude et face à La Canée.

Face à des envahisseurs déposés par parachutes ou planeurs directement sur ou derrière les positions, cette défense purement statique montra très vite ses limites mais aurait encore pu fonctionner si Freyberg avait rapidement disposé d'informations fiables sur la situation à Maleme, s'il avait été en mesure d'y acheminer rapidement des renforts afin de lancer une violente contre-attaque, mais aussi, et surtout,... s'il ne s'était pas entêté à maintenir les dits renforts face à la mer pendant plus de 48 heures, en prévision d'un débarquement qui n'existait en fait que dans son imagination.

Freyberg disposait pourtant d'excellents renseignements sur les plans et les intentions de l'ennemi, mais ne voulait pas croire tous ceux qui contredisaient sa "vision" d'une vaste flotte occupée,... comme à Gallipoli, à déverser des milliers d'hommes sur les plages !

L'Ultra... confidentialité de ces renseignements, qui n'étaient accessibles qu'à lui seul et dont il ne pouvait même pas discuter avec ses subordonnés (!), l'empêcha également d'entendre la moindre voix contradictoire, encore que l'on puisse douter, compte tenu de ce qui précède, qu'il y aurait donné suite...

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