Caïque allemande en route vers la Crète |
… car en début d’après-midi, un message en provenance du Caire a retenu toute l’attention de Freyberg : selon l’analyse des services de renseignement et de cryptographie, les Allemands prévoient en effet, "parmi d’autres opérations, d’aéroporter deux bataillons de montagne et d’attaquer La Canée. Un débarquement par une flottille de petits navires dépend de la situation en mer".
Si ce message ne contient, de facto, aucun élément nouveau, sa lecture n’a hélas fait que conforter Freyberg dans sa conviction qu’il va bientôt devoir faire face à une attaque venue de la mer, une attaque dont il n’a cessé depuis des semaines d’exagérer l’importance,… mais une attaque qui, dans l’interprétation toute personnelle qu’il s’en fait à présent, visera cette fois directement La Canée !
Une fois de plus, le commandant-en-chef de la Creforce refuse d’envisager la possibilité que la dite flottille, loin d’aligner de nombreux navires d’assaut et de débarquement chargés à ras-bord de puissants chars lourds, ne comprenne en fait… qu’une vingtaine de misérables caïques en bois ainsi qu’une poignée de vieux cargos rouillés, transportant tout au plus un régiment de montagne, des caisses d’approvisionnements et de munitions et quelques canons de campagne !
Pire encore, il est incapable d’imaginer que cette flottille, loin de vouloir se lancer dans un assaut de grand style sur les plages autour de La Canée, se dirige en fait vers Maleme, et dans le seul but d’épauler les trimoteurs Junkers déjà occupés à décharger troupes et matériels !
Freyberg, donc, s’entête dans l’erreur, mais le vrai problème, et le vrai drame, c’est que personne n’est là pour le contredire ou du moins l’inciter à explorer d’autres possibilités : la nature ultra-confidentielle des renseignements Ultra qui lui sont transmis en personne, et qu’il doit d’ailleurs brûler aussitôt après les avoir lus, lui interdit en effet d’en discuter avec qui que ce soit,… y compris avec les membres de son propre État-major !
Si ce message ne contient, de facto, aucun élément nouveau, sa lecture n’a hélas fait que conforter Freyberg dans sa conviction qu’il va bientôt devoir faire face à une attaque venue de la mer, une attaque dont il n’a cessé depuis des semaines d’exagérer l’importance,… mais une attaque qui, dans l’interprétation toute personnelle qu’il s’en fait à présent, visera cette fois directement La Canée !
Une fois de plus, le commandant-en-chef de la Creforce refuse d’envisager la possibilité que la dite flottille, loin d’aligner de nombreux navires d’assaut et de débarquement chargés à ras-bord de puissants chars lourds, ne comprenne en fait… qu’une vingtaine de misérables caïques en bois ainsi qu’une poignée de vieux cargos rouillés, transportant tout au plus un régiment de montagne, des caisses d’approvisionnements et de munitions et quelques canons de campagne !
Pire encore, il est incapable d’imaginer que cette flottille, loin de vouloir se lancer dans un assaut de grand style sur les plages autour de La Canée, se dirige en fait vers Maleme, et dans le seul but d’épauler les trimoteurs Junkers déjà occupés à décharger troupes et matériels !
Freyberg, donc, s’entête dans l’erreur, mais le vrai problème, et le vrai drame, c’est que personne n’est là pour le contredire ou du moins l’inciter à explorer d’autres possibilités : la nature ultra-confidentielle des renseignements Ultra qui lui sont transmis en personne, et qu’il doit d’ailleurs brûler aussitôt après les avoir lus, lui interdit en effet d’en discuter avec qui que ce soit,… y compris avec les membres de son propre État-major !
3 commentaires:
Bonjour!
La protection de la poule aux oeufs d'or que constituait le décryptage des messages codés par la machine Enigma dans le centre ultra secret de Bletchley park était un cauchemar pour Churchill et son état major.
Ils se cassaient notamment la tête pour des inventer des sources plausibles d'information afin d'éviter que les allemands ne soupçonnent que le code supposé incraquable avait été craqué,notamment en envoyant des avions de reconnaissance au casse-pipe sur des sites stratégiques hérissés de canons de DCA ou en livrant volontairement des réseaux d'information de la résistance dans les pays occupés.
L'amiral Dönitz avait quand même flairé quelque chose et obtenu une machine enigma spéciale (4 tambours chiffrés au lieu de 3 bien plus difficile à décoder) pour communiquer avec les sous-marins.
Cette obsession était même parfois contre-productive: En particulier lors du débarquement d'Anzio, qui aurait pu permettre aux alliés de prendre Rome et de contourner la "Ligne Gustav (et peut-être d'abréger de 6 mois la guerre), le trop prudent général Lucas (que Churchill qualifia méchamment de "baleine échouée sur la plage), obsédé par le souvenir de l'échec de Gallipoli (1° GM), n'était pas dans le secret des décodages "Ultra" et se méfia des renseignements transmis par L'Etat Major anglais, les jugeant trop beaux pour être vrais.
Il passa une semaine à fortifier ses positions là où un chef plus agressif et plus fonceur (Juin , Monsabert ou Patton) aurait emporté le morceau en profitant de la fenêtre d'opportunité....qui se referma bien vite lorsque Kesselring s'empara de Rome (ville ouverte ) et du Latium et bloqua dans une nasse les troupes débarquées à Anzio.
Dans le cas de Freyberg en Crete, il y a quand même quelque chose qui cloche ....avec 3 aéroports en Crète il devait bien lui rester un ou deux avions capables de faire une reconnaissance utile.
Bonjour!
Sans vouloir être cuistre Caïque est un nom masculin; Un Caïque...allemand., même si pour les anglo-saxons les bateaux sont du genre féminin.
D'après wiki, le nom est aussi bien masculin que féminin
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ca%C3%AFque_(bateau)
Publier un commentaire