mardi 2 octobre 2018

5698 - l'inconséquence

Arrivée des troupes néo-zélandaises en Grèce, 7 mars 1941
… pour Hitler, la chute de la Grèce, après celle de la Yougoslavie, est un incontestable triomphe, obtenu qui plus est au prix de pertes relativement légères.

Pour Mussolini, en revanche, la pilule est amère, puisque son encombrant compère et allié allemand a atteint en seulement trois semaines un objectif après lequel lui-même courait en vain depuis près de six mois !

Mais pour les deux hommes, ces succès sont hélas porteurs de lendemains qui déchantent, puisqu'une résistance de plus en plus organisée, et de plus en plus efficace, ne va pas tarder à se mettre en place tant en Yougoslavie qu'en Grèce, et à drainer ainsi de précieuses ressources humaines et matérielles qui auraient pu être employées plus utilement ailleurs…. à commencer bien sûr en URSS.

Parlant de l’URSS, la question de savoir dans quelle mesure l'invasion de la Yougoslavie et de la Grèce a retardé le déclenchement de l'Opération Barbarossa, et ainsi influé sur le sort final de la guerre, continue de diviser les historiens,… qui sont en revanche unanimes à dénoncer l’inconséquence du gouvernement britannique en cette affaire

Car à quoi bon affaiblir, en Égypte, une Western Desert Force (1) qui éprouve déjà toutes les peines du monde à contenir l’Afrika Korps de Rommel lorsqu'on sait par avance que le corps expéditionnaire prélevé sur les maigres effectifs de celle-ci sera matériellement incapable, en Grèce, de contenir quelque attaque allemande que ce soit,… et a fortiori lorsqu'on sait également que l’arrivée du dit corps expéditionnaire en sol grec a quant à lui toutes les chances de précipiter une telle attaque !

Et l'affaire est loin d'être terminée…

(1) la Western Desert Force deviendra VIIIème Armée britannique en septembre 1941

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