Pearl Harbor : un désastre... qui finit par devenir une bonne chose |
… Francis Scott Fitzgerald, a écrit un jour qu’il suffisait de lui montrer un héros pour qu’il soit capable d’écrire une tragédie (1)
Pour sa part, William Frederick "Bull » Halsey estimait plus simplement que, dans une guerre, "il n’y avait pas de grands hommes mais seulement de grands défis que des gens ordinaires, poussés par les circonstances, étaient contraints de relever" (2)
Halsey était un fonceur et un homme qui, à l’image de George Patton, avec lequel il fut souvent comparé - ne s’embarrassait ni de longues procédures ni de profondes réflexions stratégiques.
Durant la guerre, sa tactique se limita le plus souvent, et selon ses propres termes, à "Frapper fort, frapper rapidement, et frapper souvent", ce qui, en pratique, impliquait donc de mener quantités de raids-éclair, dont les résultats matériels n’étaient peut-être formidables sur l'instant, mais qui avaient au moins l’immense mérite de tenir constamment l’ennemi en haleine et, petit à petit, de l’épuiser.
De tous les amiraux américains, Halsey fut sans conteste le champion absolu du raid-eclair qui, ironiquement, ne fut rendu possible... que par la destruction, à Pearl Harbor, de toute la flotte cuirassée que chacun jusque-là, en ce compris chez les Japonais, persistait encore à considérer comme le cœur-même de tout dispositif naval !
Débarrassé de ces lourds et lents mastodontes, Halsey fut en mesure, avec seulement une poignée de porte-avions, de croiseurs et de destroyers, de mener la guerre navale qui lui convenait le mieux, une guerre bien plus mobile et rapide que celle trop longtemps privilégiée par les Japonais qui, de leur côté s’entêtaient à aligner dans leurs plans d’attaque - par ailleurs inutilement complexes - quantités de cuirassés, et même de "super-cuirassés" qui ne faisaient en réalité que ralentir leurs formations, et les rendre d’autant moins homogènes.
Et le succès des raids-éclair menés par Halsey, et en particulier de celui mené sur Tokyo, acheva de convaincre les responsables de la Navy de l’absolue nécessité de ne plus construire que des porte-avions, lesquels finirent par sortir des chantiers navals américains à raison de plus d’un exemplaire par mois, rythme que l’Industrie japonaise fut incapable d’atteindre et même d’approcher...
(1) "Show me a hero and I'll write you a tragedy"
(2) "There are no great men, just great challenges which ordinary men, out of necessity, are forced by circumstances to meet"
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