Hirohito, enregistrant son discours de Capitulation |
... car organiser une cérémonie de Capitulation, puis une Occupation, dans un pays aussi complexe et différent que le Japon, et après une guerre aussi longue et aussi géographiquement étendue, ne sera pas une mince affaire !
Ce seront, naturellement, les États-Unis qui mèneront le bal : après tout, ce sont leurs fantassins, leurs marins, leurs aviateurs, mais aussi leurs ouvriers et leurs industriels qui ont tenu cette guerre à bout de bras pendant quatre ans, et qui ont rendu la victoire possible; et seuls les États-Unis disposent pour l'heure des moyens humains et matériels pour occuper le pays et le reconstruire
Mais où tenir cette cérémonie ? qui pour la diriger, et diriger ensuite l'Occupation ? quel crédit, quelle place, faut-il accorder respectivement à l'US Army, à la Navy, aux Marines, à l'USAAF ? Comment concilier l'ego - souvent démesuré - des uns avec la volonté - légitime - des autres de ne pas passer pour de vulgaires sous-fifres aux yeux de la postérité ?
Et puis il y a les inévitables Alliés, à la susceptibilité toujours fort délicate !
S'il ne devrait pas être trop difficile de s'entendre avec les Britanniques, les Australiens, les Néo-Zélandais, et même - eh oui ! - les Canadiens (1), il ne faut pas oublier de faire une place aux Hollandais, dont le dialecte est inintelligible mais dont le pétrole a tout de même été sinon la cause du moins l'objectif de cette guerre, aux Chinois nationalistes du pourtant très inefficace Chiang Kaï-Shek, aux Français du pourtant si détestable Charles De Gaulle, et même aux Soviétiques, qui se sont invités à la vingt-cinquième heure et comme un cheveu sur la soupe !
Pour maîtriser tout cela, et tenir le rôle de chef d'orchestre, il n'y a en vérité qu'un seul homme, à l’ego aussi surdimensionné que sa réputation...
(1) des soldats canadiens avaient notamment combattus les Japonais à Hong-Kong, et des marins canadiens en avaient fait de même dans le Pacifique
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