5543 - avant qu'il ne soit trop tard

Halsey, ou la volonté de remporter une "grande bataille navale"' avant qu'il ne soit trop tard

... Halsey et Spruance sont amis et compagnons d’armes depuis la 1ère G.M., mais ce sont aussi, inévitablement, des rivaux à qui Nimitz n’a d’ailleurs laissé d’autre choix que de se relayer à la tête de la Troisième/Cinquième Flotte jusqu’à la fin du conflit.

Sur le plan du tempérament comme de la doctrine, on trouverait difficilement deux hommes plus différents qu’eux : autant Spruance donne l'impression à ses subordonnés de ne jamais rien décider sans avoir longuement soupesé ses différentes options, autant Halsey donne aux siens celle d'agir uniquement à l'instinct et selon son humeur du moment.

S’il est naturellement impossible de démontrer que "au même moment, au même endroit et à la place de l’autre", "celui-ci aurait fait mieux que celui-là", il est en revanche certain qu’il l’aurait fait... différemment.
 

S’il s’est, comme tout Américain, réjoui des succès de Spruance à Midway puis, deux ans plus tard, dans la Mer des Philippines, Halsey n’a évidemment pu s’empêcher de penser, comme du reste beaucoup d’Américains, que Spruance avait, et surtout dans le second cas, fait preuve d’une prudence excessive, laquelle l’avait sans doute privé, lui mais aussi toute la Navy, d’une victoire plus grande encore.

Et au vu des résultats matériels de cette bataille, il n’a pu, surtout, que constater que le Temps jouait inexorablement contre lui, et que la prochaine bataille, à supposer bien sûr qu’il y en ait encore une et que ce soit lui qui la conduise (!) constituerait sans nul doute son ultime chance de concrétiser enfin son rêve...