B-25, sur le Hornet : il devait démarrer et décoller en moins de 3 minutes |
... au large de San-Francisco, 2 avril 1942
Ce n'est donc qu'au large de San-Francisco que les futurs raiders apprennent enfin - et de nul autre que Doolittle lui-même - les détails de leur future mission vers Tokyo,... mais pas uniquement puisque l'État-major a également décidé de bombarder Yokohama (2 avions), Nagoya (2 avions, Yokosuka (1 avion) et Kobe (1 avion), décision dont, aujourd'hui encore, on s'explique mal l'intérêt puisque chaque B-25 n'emportera en définitive que quatre bombes de 500 livres (227 kilos) ou leur équivalent en incendiaires, autant dire rien pour une ville de la taille de Kobe (1 million d'habitants), et a fortiori pour une mégalopole comme Tokyo (7 millions) qui, au maximum, et à supposer que tous les avions désignés y parviennent, n'héritera donc que de dix tonnes de bombes (1)
Une fois le bombardement effectué, explique Doolittle, les avions poursuivront leur voyage jusqu'en Chine... et y chercheront les terrains de fortune que les partisans de Chiank Kaï-Chek auront en principe sécurisés et balisés,... perspective qui, on s'en doute, ne soulève aucun enthousiasme chez les aviateurs, dont pourtant pas un seul ne se désiste.
Le carburant constituant le facteur-clé de toute cette opération, chaque appareil devra d'autre part, et aussitôt après son décollage, mettre individuellement le cap vers son objectif plutôt que de cercler dans le ciel et de gaspiller ainsi son essence en attendant le reste de ses camarades, décision logique en soi mais qui implique également l'impossibilité pour les avions de se défendre les uns les autres en cas d'attaque par la chasse japonaise, ce qui, avec seulement trois mitrailleuses par avion n'a rien de très rassurant !
Enfin, et histoire de ne pas exposer trop longtemps les porte-avions dans les eaux japonaises, les décollages des seize B-25 devront s'effectuer en moins d'une heure, ce qui, concrètement ne laisse guère que trois minutes à chaque appareil pour se mettre en position, effectuer les ultimes vérifications, mettre les moteurs à plein régime, puis décoller.
Trois minutes, cela peut sembler long, mais à l'époque, et avec les gros moteurs en étoile du moment, cela représente en vérité tout un défi... et un défi d'autant moins rassurant que personne, ni dans les avions ni sur le pont, n'aura le temps de "faire de la mécanique" ni de pousser un avion à l'écart le temps de procéder à une éventuelle réparation : l'appareil qui ne parviendra pas à décoller du premier coup et dans le délai imparti, sera tout simplement jeté par-dessus-bord afin de permettre le décollage du suivant !
(1) par comparaison, le seul raid du 27 juillet 1943 contre Hambourg impliquera quelque 700 avions qui largueront plus de 9 000 tonnes de bombes !
Ce n'est donc qu'au large de San-Francisco que les futurs raiders apprennent enfin - et de nul autre que Doolittle lui-même - les détails de leur future mission vers Tokyo,... mais pas uniquement puisque l'État-major a également décidé de bombarder Yokohama (2 avions), Nagoya (2 avions, Yokosuka (1 avion) et Kobe (1 avion), décision dont, aujourd'hui encore, on s'explique mal l'intérêt puisque chaque B-25 n'emportera en définitive que quatre bombes de 500 livres (227 kilos) ou leur équivalent en incendiaires, autant dire rien pour une ville de la taille de Kobe (1 million d'habitants), et a fortiori pour une mégalopole comme Tokyo (7 millions) qui, au maximum, et à supposer que tous les avions désignés y parviennent, n'héritera donc que de dix tonnes de bombes (1)
Une fois le bombardement effectué, explique Doolittle, les avions poursuivront leur voyage jusqu'en Chine... et y chercheront les terrains de fortune que les partisans de Chiank Kaï-Chek auront en principe sécurisés et balisés,... perspective qui, on s'en doute, ne soulève aucun enthousiasme chez les aviateurs, dont pourtant pas un seul ne se désiste.
Le carburant constituant le facteur-clé de toute cette opération, chaque appareil devra d'autre part, et aussitôt après son décollage, mettre individuellement le cap vers son objectif plutôt que de cercler dans le ciel et de gaspiller ainsi son essence en attendant le reste de ses camarades, décision logique en soi mais qui implique également l'impossibilité pour les avions de se défendre les uns les autres en cas d'attaque par la chasse japonaise, ce qui, avec seulement trois mitrailleuses par avion n'a rien de très rassurant !
Enfin, et histoire de ne pas exposer trop longtemps les porte-avions dans les eaux japonaises, les décollages des seize B-25 devront s'effectuer en moins d'une heure, ce qui, concrètement ne laisse guère que trois minutes à chaque appareil pour se mettre en position, effectuer les ultimes vérifications, mettre les moteurs à plein régime, puis décoller.
Trois minutes, cela peut sembler long, mais à l'époque, et avec les gros moteurs en étoile du moment, cela représente en vérité tout un défi... et un défi d'autant moins rassurant que personne, ni dans les avions ni sur le pont, n'aura le temps de "faire de la mécanique" ni de pousser un avion à l'écart le temps de procéder à une éventuelle réparation : l'appareil qui ne parviendra pas à décoller du premier coup et dans le délai imparti, sera tout simplement jeté par-dessus-bord afin de permettre le décollage du suivant !
(1) par comparaison, le seul raid du 27 juillet 1943 contre Hambourg impliquera quelque 700 avions qui largueront plus de 9 000 tonnes de bombes !
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