5364 - 18 et 18 d'un côté, 10 de l'autre...

Nagato (1920) : 33 000 tonnes, 8 canons de 410mm

… dans le domaine des grands navires de ligne, le Traité de Washington interdit toute nouvelle construction pendant 10 ans, sauf pour la Grande-Bretagne, qui pourra lancer deux nouveaux cuirassés - les futurs Nelson et Rodney - d'un déplacement maximal de 35 000 tonnes et dotés de canons ne dépassant pas un calibre de 406mm.

En contrepartie, cette même Grande-Bretagne ne pourra cependant conserver que 22 cuirassés et croiseurs de bataille, chiffre à ramener à 18 en 1927, c-à-d au moment de l'entrée en service des deux cuirassés précités. 

Comme les Américains, de leur côté, pourront en posséder 18, cela revient donc à dire que, sans dépense supplémentaire et, surtout sans avoir à tirer le moindre coup de canon, l'US Navy deviendra, à partir de 1927, l'égale de la Royal Navy britannique…

De leur côté, la France, l'Italie et le Japon ne pourront conserver que 10 cuirassés ce qui, de facto, les désigne comme nations inférieures à cette époque où le nombre et la taille des cuirassés surclassent de très loin les médailles olympiques.

En pratique, Paris, Rome et Tokyo ne disposent pas des moyens qui leur permettraient de construire et d'entretenir une flotte plus importante - en 1921, le Japon, dont le PIB est six fois inférieur à celui des États-Unis, a par exemple consacré le tiers (!) de son budget national à sa seule marine de guerre (!) - mais le fait d'y être ainsi contraint est naturellement ressenti comme une mortification, et violemment dénoncé par les milieux nationalistes.

C’est là, dans cette différence de traitement aussitôt perçue comme une injustice et comme une humiliation supplémentaire infligée par l’Homme blanc, que se trouve l’acte de naissance officieux de la future Guerre du Pacifique…