5295 - l'emmerdeur

Nordwind : beaucoup d"espoirs et d'efforts... très peu de résultats

… Alsace-Lorraine, 1er janvier, 03h00

Le jour-même de cette terrible victoire à la Pyrrhus débute Nordwind, opération sur laquelle Hitler fonde, une fois de plus, d’immenses espoirs... en partie justifiés.

Car pour faire face à l’offensive allemande dans les Ardennes, et préserver le nœud stratégique de Bastogne, les Alliés n'ont il est vrai eu d’autre choix que de dégarnir, parfois dangereusement, les forces dont ils disposaient ailleurs.

Pour défendre l’Alsace et la Lorraine, il ne reste donc plus que la VIIème Armée américaine du général Alexander Patch, et la Ière Armée française du général de Lattre de Tassigny.

Encore les relations entre Américains et Français, ou plus exactement entre les responsables américains et De Gaulle, sont-elles loin d’être au beau fixe !

Si les Américains considèrent Montgomery comme un collègue avec lequel il est particulièrement difficile de travailler, De Gaulle, lui, est un authentique et puissant emmerdeur qui, à la différence de "Monty" a du reste, et depuis longtemps, troqué sa tenue de général pour le costume du politicien bien moins préoccupé par les nécessités de la guerre que par le résultat des urnes et la restauration de la supposée "grandeur de la France".

Le dernier clash en date s’est d’ailleurs produit il y a seulement une semaine, quand Eisenhower, pour préserver son flanc Sud désormais très exposé, a ordonné, le 26 décembre, un repli d’une soixantaine de kilomètres vers les Vosges, jugées plus facilement "défendables", mais un repli qui, en pratique, laisse donc la plaine d’Alsace, et surtout Strasbourg, à la merci des Allemands…