... dans un message envoyé de Bavière, Hermann Goering, fidèle d'entre les fidèles, vient en effet d'annoncer que puisque lui, Hitler, se trouve à présent encerclé à Berlin par l'Armée rouge, il se propose pour sa part, en tant que Président du Reichstag (1) et tel que le prévoit la Loi, d'assumer la lourde tâche... de présider aux destinées du Troisième Reich.
"Si aucune réponse [de votre part] ne m'est parvenue avant 22H00", écrit Goering, "je tiendrai pour acquis que vous avez perdu votre liberté d'action (...) et agirai dans les meilleurs intérêts de notre pays et de notre peuple"
Et Goering d'ajouter "Vous savez ce que je ressens à votre égard en cette heure qui est la plus grave de toute ma vie (...) Puisse Dieu vous protéger et vous faire revenir très rapidement ici. Votre fidèle Hermann Goering".
Sur le plan juridique, la position de Goering est inattaquable et ne relève aucunement de la trahison mais plutôt du simple bon sens : encerclé à Berlin, le Führer risque à tout moment de ne plus pouvoir communiquer avec l'extérieur, et donc de ne plus être en mesure d'exercer son rôle de chef de l'État
Mais le Führer, lui, ne l'entend pas de cette oreille : après un superbe éclat de rage, il ordonne que Goering soit immédiatement destitué de tous ses titres et fonctions, arrêté par la SS, et placé en résidence surveillée au Berghof en attendant d'être fixé sur son sort...
(1) Goering était Président du Reichstag depuis le 30 aout 1932
Aucun commentaire:
Publier un commentaire