A Budapest, Eichmann, ragaillardi par le changement de garde à la tête de la Hongrie, peut donc recommencer à "évacuer" les Juifs.
Seulement voilà : l'état du réseau ferroviaire, et la progression de l'Armée rouge en Pologne, ne permettent plus d'organiser le moindre transport vers Auschwitz (1), en sorte que c'est plutôt vers Vienne, à quelque 200 kms de là,... mais à pieds, sous la neige et sans vivre (!), qu'Eichmann entreprend de chasser plusieurs dizaines de milliers de ces malheureux qui, lorsqu'ils tombent, sont simplement exécutés d'une balle, sur le bas-côté de la route.
Mais c'est au beau milieu de ces "Marches à la Mort" qu'Eichmann se retrouve soudainement convoqué par Himmler pour une réunion secrète organisée dans son train privé - l'Heinrich - garé à Triberg, en Forêt Noire.
Depuis des semaines, et dans la plus grande discrétion, le Reichsführer s'efforce de nouer des pourparlers de Paix avec les Alliés occidentaux.
Et puisque ceux-ci semblent tant tenir aux Juifs, pourquoi ne pas leur livrer les Juifs qu'ils réclament ?
"Jusque-là", déclare-t-il à Eichmann, "vous avez exterminé les Juifs, mais désormais, si je vous en donne l'ordre comme je le fais, vous devez être un protecteur des Juifs !" (2)
(1) progressivement abandonné par les Allemands à partir de novembre, Auschwitz sera libéré par les Soviétiques le 27 janvier 1945
(2) Rees, op cit, page 329
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