Un "Natter" au musée, comme témoin des derniers délires d'Himmler |
La passion du Reichsführer pour le grandiose et l'extraordinaire (1), et sa totale inexpérience pour tout ce qui concerne l'Aéronautique et l'Espace, peuvent évidemment expliquer un pareil engouement, et une telle erreur, encore que, comme avec le V2, une autre interprétation est tout aussi envisageable.
Car en cet automne de 1944, l'Aviation demeure un des rares domaines où la SS n'a pas encore sa place, et ne dispose pas au moins d'un strapontin.
Dans cette logique, peu importe qu'Himmler ait ou non véritablement cru à la validité d'un tel projet puisque, dans un cas comme dans l'autre, il le considérait aussi, et peut-être surtout, comme une sorte de "ticket d'entrée" pour enfin s'immiscer dans un domaine qui lui restait jusque-là interdit et inaccessible.
Le Reich peut bien s'effondrer - sur ce point en tout cas le Reichsführer semble bien plus lucide qu'Hitler - mais cela ne signifie pas que lui, Himmler, doit à présent renoncer à toute ambition
Dans ce régime-ci,... ou dans un autre.
(1) la volonté de frapper New-York avait également conduit la SS à financer l'étude d'un V2-à-étages (et à ailettes), la fusée EWN-4, à qui un pilote tout aussi intrépide et "parachutage" ferait traverser l'Atlantique avant de l'abandonner au-dessus de la ville !
Dans cette logique, peu importe qu'Himmler ait ou non véritablement cru à la validité d'un tel projet puisque, dans un cas comme dans l'autre, il le considérait aussi, et peut-être surtout, comme une sorte de "ticket d'entrée" pour enfin s'immiscer dans un domaine qui lui restait jusque-là interdit et inaccessible.
Le Reich peut bien s'effondrer - sur ce point en tout cas le Reichsführer semble bien plus lucide qu'Hitler - mais cela ne signifie pas que lui, Himmler, doit à présent renoncer à toute ambition
Dans ce régime-ci,... ou dans un autre.
(1) la volonté de frapper New-York avait également conduit la SS à financer l'étude d'un V2-à-étages (et à ailettes), la fusée EWN-4, à qui un pilote tout aussi intrépide et "parachutage" ferait traverser l'Atlantique avant de l'abandonner au-dessus de la ville !
1 commentaire:
Bonjour!
L'obsession de frapper New York semble avoir déclenché une frénésie d'inventions irréalisables avec la technique de l'époque.
la fusée A4 /A9 modifiée et pilotable n'était pas le seul délire dans cette ligne, il y a eu l'Amerika Bomber, dont vous avez parlé, l'avion à statoréacteur Silbervogel Sanger Bredt qui aurait ricoché sur la stratosphère (encore hors de portée technique aujourd'hui, surtout que la fameuse stratosphère est tout sauf une surface calme comme un étang à canards)
Il y a aussi eu le projet Schwimmveste, une fusée A4 tirée par un sous marin...apparemment c'est plus raisonnable (les fusées Polaris et leurs équivalents français et russes datent des années 60) mais là c'était le délire.
La très délicate A4 aurait dû être placée dans un container remorqué par le Uboot (bonjour les secousses car un sous-marin Diesel-électrique navigue en surface les 9/10° du temps, les problèmes de câble -un sous marin n'est pas un remorqueur-, les patrouilles aériennes alliées qui ne laissaient plus de trou noir surtout aux approches des ports fréquentés).
La mise en oeuvre était acrobatique: le fameux container schwimmveste aurait dû être redressé à la verticale par inondation d'un ballast et préparé au tir par des spécialistes alors qu'il faisait le bouchon en mer ouverte (sauf calme plat et absence totale de houle c'est du rodéo) et finalement tiré vers la cible....tout çà sans compter les effets de l'humidité saline et de la corrosion dans des mécanismes délicats, à peine sortis des laboratoires.
Les silos à missiles tirés depuis l'intérieur des sous-marins sont aujourd'hui fonctionnels mais ils sont intégrés à la coque, et inertés à l'azote, protégés par des membranes étanches et leur mise au point a été un cauchemar d'ingénieur (voir l'accident qui a coûté la vie à l'ingénieur Arrodo à Toulon dans les années 70)...
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