Policiers allemands chargés de la déportation des Juifs, Lodz, printemps 1942 |
Et malgré les rumeurs de plus en plus troublantes de massacres à grande échelle, malgré les effroyables conditions de leur (sur)vie à l’intérieur des ghettos, bon nombre de Juifs, à commencer par Chaim Rumkowski, chef du Judenrat du ghetto de Lodz, restent d’ailleurs convaincus que le Reich "a besoin" des Juifs, et donc qu’à condition de montrer profil bas, de travailler dur, et de faire tout ce que les Allemands exigent, leur communauté parviendra malgré tout à échapper au pire.
Ils se trompent : pour Himmler, qui depuis le printemps de 1941 ne compte plus qu’en millions de morts, tous les Juifs sont en effet voués à disparaître à plus ou moins brève échéance et à être remplacés dans les usines, les mines ou les chantiers, par un nombre au moins équivalant de Slaves, que l’on pourra eux aussi exploiter jusqu’à la mort.
Et depuis le 28 mai, Hitler lui-même a réclamé du nouveau Ministre de l’Armement Albert Speer (1) de "s’assurer que tous les Juifs employés dans l’Industrie d’Armement soient remplacés aussi vite que possible par des travailleurs étrangers" (2)
Mais le jour précédant, à Prague, s’est produit un événement dramatique, qui va bouleverser l’organigramme de la SS et aggraver encore un peu plus le sort des Juifs d’Europe…
(1) le 8 février 1942, l’architecte Albert Speer avait succédé au Ministre Fritz Todt, tué lors de l’écrasement de son avion et dans des circonstances jamais élucidées
(2) Longerich, op. cit, page 567
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