Bien que signes évidents de l’extrême radicalisation du discours et des moyens à présent envisagés pour régler la "question juive" une fois pour toutes, ces diverses initiatives demeurent néanmoins individuelles et ne visent en fait qu'à apporter une "solution" ponctuelle à un "problème" strictement local : il n'y a pas encore, en cette fin d’automne de 1941, de véritable volonté délibérée, exprimée au plus niveau de l'État, d'assassiner l'intégralité des Juifs d'Europe.
Mais le 7 décembre 1941, à l’autre bout du monde, un second événement bien plus spectaculaire est soudainement venu bouleverser la donne et le sort prévisible des Juifs : les forces japonaises ont attaqué la base aéronavale américaine de Pearl Harbor.
"Nous ne pouvons pas perdre cette guerre !" s'est aussitôt exclamé Adolf Hitler à l'annonce de cette nouvelle, "nous avons maintenant un allié qui n'a jamais été conquis en trois mille ans !" (1)
Et quatre jours plus tard, devant le Reichstag spécialement réuni pour l'occasion, c'est avec le même enthousiasme que le Führer a annoncé qu'en application du Pacte Tripartie (2), il déclarait la guerre aux États-Unis.
(1) Kershaw, op. cit. page 649
(2) signé le 27 septembre 1940, le Pacte Tripartite liait l'Allemagne nazie à l'Italie et au Japon.Il fut par la suite étendu aux pays satellites de l'Axe, comme la Hongrie, la Roumanie ou la Bulgarie
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