Premier "camp d'extermination", Belzec entra en service fin février 1942 |
Pourtant, en cet automne de 1941, les "évacuations" qu’il ordonne, et auxquelles personne, pas même Frank, ne peut plus s’opposer, ne sont pas encore synonymes d'"extermination"
Heydrich n’ignore certes pas le sort funeste qui attend les Juifs ainsi expulsés vers des ghettos déjà surpeuplés, et il sait fort bien que, chaque jour, des milliers de Juifs, mais aussi de Roms, de communistes, de prisonniers de guerre ou de civils russes, meurent du fait des politiques voulues par le Troisième Reich et mises en oeuvre par lui-même et ses hommes, et en particulier par ses Einsatzgruppen actuellement engagés en URSS et dont il exige des rapports complets et quotidiens sur leurs "progrès" dans le "traitement" de la "question juive".
Il sait aussi que le 13 octobre 1941, dans la foulée du "succès" des premières expériences de gazage à Mogilev (près de Minsk), Odilo Globocnik, chef SS du district de Lublin, a réclamé, puis obtenu d'Himmler, la construction, au camp de Belzec, d'une chambre à gaz destinée à tous les Juifs de son district reconnus "inaptes au travail" (1)
Et il sait également que moins d’un mois plus tard, Arthur Greiser a pour sa part accepté la déportation dans le Warthegau de quelque 100 000 Juifs allemands en "échange" de l'extermination, au camp de Chelmno, d'un nombre au moins équivalant de Juifs du Warthegau (2)...
(1) les travaux de construction débutèrent le 1er novembre 1941
(2) au final, quelque 150 000 Juifs furent assassinés dans ce camp, situé à une soixantaine de kms de Lodz
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