Fantassins allemands dans la steppe. Jusqu'ici, tout va bien... |
La dégradation progressive, mais continue, de la situation sur le Front de l’Est, ne laisse cependant pas d’autre alternative : le 3 juillet 1941, enthousiasmé par la fulgurante progression des troupes allemandes en URSS, le général Franz Halder, chef de l'État-major général, a certes écrit qu'"il n'est donc probablement pas exagéré de dire que la Campagne de Russie a été gagnée en l'espace de deux semaines" (1); mais le 11 août 1941, soit à peine un mois plus tard, le même général a bien été bien forcé d'admettre que "au vu de la situation générale, il est de plus en plus clair que nous avons sous-estimé le colosse russe"
Car petit à petit, la résistance soviétique s'organise, se renforce... et surtout se durcit, tant par patriotisme authentique et haine sincère de l'envahisseur que par simple crainte des pelotons d'exécution du NKVD, lesquels fusillent à tour de bras et "pour l'exemple" (2)
A cela s'ajoute l'inévitable casse-tête que représente le ravitaillement de millions de soldats, et de dizaines de milliers d'avions et de véhicules, sur un Front qui s'étire sur plusieurs milliers de kilomètres, un casse-tête encore aggravé par le comportement des soldats soviétiques, qui n'hésitent pas à tout brûler dans leur retraite,... en ce compris les fermes et les habitations de leurs propres compatriotes civils - dès lors condamnés à mourir de faim et de froid - afin que l'Armée allemande, contrairement à ce qu'elle avait prévu avant l'offensive, ne puisse en aucune manière "vivre sur le terrain".
Et puis, et surtout, il y a le fait qu'Hitler, comme Napoléon avant lui, a tout simplement eu les yeux plus grands que le ventre...
(1) Kershaw, op. cit, page 579
(2) à Stalingrad, en 1942, plus de 13 000 soldats russes furent ainsi fusillés "pour l'exemple", et un nombre plus considérable encore envoyés à la boucherie face à des Allemands qui les fauchaient à la mitrailleuse...
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