Motocyclistes allemands et civils ukrainiens près de Rovno, juillet 1941 |
Et si l'armée régulière elle-même considère que la guerre en URSS ne sera pas une guerre ordinaire, mais bien une véritable entreprise "d'anéantissement", autant dire que les Einsatzgruppen, qui devront à nouveau suivre fidèlement sa progression, auront cette fois carte blanche pour exécuter qui ils veulent sans provoquer autre chose que de vagues haussements d'épaule !
De fait, dès le 26 mars 1941, soit trois mois avant l'attaque, Heydrich a déjà toutes les raisons de se féliciter du nouvel état d'esprit qui prévaut désormais dans l'Armée, puisque d'emblée le général Wagner se déclare prêt à autoriser les Einsatzgruppen à "identifier et combattre les activités subversives contre le Reich" derrière les lignes de Front, mais aussi, et surtout, à le faire "sous leur seule responsabilité", et en ne recevant leurs ordres que d'Heydrich pour toutes les "mesures touchant la population civile" (1)
Légèrement ralentis par les crises yougoslaves et grecques (2), qui contraignent la Wehrmacht, mais aussi les Einsatzgruppen, à intervenir dans l'urgence et à offrir ainsi deux nouvelles conquêtes... et des dizaines de milliers de Juifs supplémentaires (!) au Reich, les pourparlers entre l'Armée et la SS aboutissent, le 16 avril, dans un hôtel de Graz, à la signature d'un accord formel sur le rôle et les attributions des uns et des autres.
Mais Heydrich, fidèle à ses habitudes, n'a pas attendu la signature de cet accord pour prendre les devants. constituer les unités, et désigner les chefs qui vont bientôt entrer dans le Livre noir de la 2ème G.M...
(1) Gerwarth, op cit, page 185
(2) le 27 mars 1941, un coup d'État militaire avait renversé le gouvernement pro-allemand au Pouvoir à Belgrade. Ce coup d'État, et la menace d'un complet effondrement de l'Armée italienne en Grèce, avaient incité Hitler à y intervenir afin de sécuriser les arrières de la future Opération Barbarossa
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