"En tout cas, ce serait plus plaisant que de les laisser mourir de faim" |
Reste que les conditions, en particulier sanitaires, sont telles dans les ghettos qu'elles inquiètent jusqu'aux nazis les plus convaincus qui, par crainte d'émeutes, d'épidémies - en particulier de typhus - voire même pour des raisons humanitaires (!), ne cessent de réclamer une "solution" plus rapide à cette surpopulation !
Dans une lettre adressée à nul autre que l'inévitable Adolf Eichmann, et datée du 16 juillet, le SS-Sturmbannführer [major] Rolf-Heinz Höppner (1) écrit ainsi que "Le danger existe, cet hiver, qu'on ne puisse plus nourrir tous les Juifs". "Il y a lieu de considérer sérieusement", ajoute-t-il, "si la solution la plus humaine ne serait pas de liquider les juifs inaptes au travail au moyen de quelque système rapide. En tout cas, ce serait plus plaisant que de les laisser mourir de faim" (2)
Au même moment, et sans davantage d'états d'âme, l'économiste Helmut Meinhold, en arrive quant à lui à la conclusion que six millions de Polonais sont également "en excédant par rapport aux besoins" [de travail futur] et constituent par là-même des "fardeaux" (Ballastexistenzen) pour le Reich...
Au même moment, et sans davantage d'états d'âme, l'économiste Helmut Meinhold, en arrive quant à lui à la conclusion que six millions de Polonais sont également "en excédant par rapport aux besoins" [de travail futur] et constituent par là-même des "fardeaux" (Ballastexistenzen) pour le Reich...
(1) condamné à la prison à vie en 1949, Höppner fut libéré en 1957
(2) Goldhagen, op. cit.
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