Enfant mourant de faim sur un trottoir du ghetto de Varsovie, septembre 1941 |
Mais bien que premier intéressé par l'épouvantable situation des ghettos, Reinhard Heydrich ne parle pas encore "extermination" lorsque, le 24 janvier 1941, il s’en vient présenter à Hermann Goering la première ébauche de sa "Solution finale à la question juive", une "solution" où les Juifs seront à terme tous déportés à l’Est, dans "un territoire encore à déterminer" mais forcément situé quelque part en URSS vu l’échec de toutes les autres options, et aussi la volonté à présent affichée par Hitler d’envahir le Pays des Soviets à brève échéance suite à l’échec de la Bataille d’Angleterre (1)
Bien sûr - et de cela personne n’est dupe - les conditions de déportation, puis de survie, des Juifs ainsi "relocalisés" seront telles qu'il est inévitable qu'une bonne partie, et probablement la plus grande partie, d'entre eux mourra dans l’aventure.
Mais qu'importe : considérée du seul point de vue de l'esprit, la "relocalisation", même entachée d'innombrables cadavres, constitue une option bien plus "morale", et certainement plus digne d'une nation "civilisée" comme l'Allemagne, que le génocide pur et simple de millions d'hommes, de femmes et d'enfants !
Remaniée à plusieurs reprises dans les semaines et les mois suivants, l'"Endlösung der Judenfrage", sera formellement approuvée par Goering le 31 juillet suivant, soit un mois après le début de l'Invasion de l'URSS, conférant ainsi à Heydrich le blanc-seing qu'il réclame depuis 1939...
(1) dans l’esprit d’Hitler, une victoire contre l’URSS était à présent impérative pour convaincre les Anglais de signer une paix de compromis, et pour dissuader les Américains de se ranger à leurs côtés et contre l’Allemagne
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