Hitler ne voulait pas condamner Röhm. D'autres décidèrent de lui forcer la main |
... car cette volonté de "poursuivre la révolution" mais
aussi de prendre le contrôle de l'Armée régulière a le don de fédérer dans une rare unanimité non seulement les caciques du NSDAP et - pour d'évidentes raisons - tous les généraux de la Reichswehr, mais aussi l'ensemble des Conservateurs allemands qui, à l'image de von Papen sont disposés à s'accommoder d'une dictature... en autant que celle-ci respecte les Églises ainsi que leurs propres possessions et privilèges dans la société allemande !
Bien que cette crise couve depuis des mois, Hitler s'entête pourtant dans son refus de prendre
parti contre son vieux compagnon du "Temps de la Lutte", ce qui inquiète de plus en plus Himmler et tous ceux qui estiment que l'indécision du Führer en cette affaire finira par pousser les Conservateurs, ou l'Armée elle-même, à en appeler directement au vieux Président
Hindenburg, lequel pourrait alors démettre Hitler de ses fonctions de
Chancelier et proclamer la Loi martiale, dans l'attente de nouvelles
élections générales dont rien ne garantit que le NSDAP sortirait une
nouvelle fois vainqueur !
Mais si le Führer rechigne, pourquoi ne pas lui forcer la main... en montant, au
besoin de toutes pièces, un dossier accablant contre Röhm ?
Début
mai, le SD de Heydrich commence donc à échanger des informations sur
Röhm avec les services du renseignement militaire de la Reichswehr,
amorçant par la même un rapprochement entre la SS et l'armée régulière.
En partie réelles, en partie fabriquées par les uns et les autres, ces
informations, qui sont présentées à Hitler fin juin, accréditent l'hypothèse
d'un coup d’État de la SA contre le régime, légitimant ainsi... une
"attaque préventive" de la SS contre Röhm et ses principaux lieutenants
qui, circonstance favorable, ont justement décidé de prendre quelques jours de
vacances bien mérités en Bavière.
Mais si Röhm et ses aides de camp figurent naturellement en tête de
la liste des personnes à arrêter, emprisonner et exécuter, Heydrich, désireux de "faire le ménage" une bonne fois pour toutes, y a ajouté d'autres noms - comme celui du général et ancien Chancelier Kurt von
Schleicher - qui n'ont aucun rapport avec la SA...
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