lundi 3 juin 2013

3741 - un des plus longs coups au but de l'Histoire de l'Artillerie navale

... 15h26

A 15h26, enfin arrivé au contact, le Warspite ouvre le feu sur les croiseurs italiens qui, sous un écran de fumée, s'empressent de se replier en direction de leurs propres cuirassés, poursuivis, mais très mollement, par le Warspite qui, non contents de filer bien moins vite qu'eux, s'efforce de son côté de rallier le Malaya et le Royal Sovereign, lesquels traînent encore loin derrière.

A 15h52, le combat s'engage donc entre le seul Warspite et les Giulio Cesare et Conte di Cavour italiens... ou plus exactement entre les deux premiers puisque le Conte tirant leçon de la Bataille du Jutland (1), et particulièrement de l'affaire du Derfflinger (2) préfère demeurer muet.

Mais comme avec les croiseurs il y a une demi-heure, la distance entre les deux cuirassés - environ 25 000 mètres - complique singulièrement le travail des pointeurs, en sorte qu'il faut attendre sept minutes avant de voir deux 320mm italiens tomber à moins de 400 mètres du Warspite, lequel réplique une minute plus tard et parvient, lui, à loger un 380mm sur la plage arrière du cuirassé italien.

Touché au niveau des chaudières par ce qui constitue un des plus longs coups au but de l'Histoire de l'Artillerie navale, le Giulio Cesare voit sa vitesse tomber à 18 nœuds et, malgré le soutien du Conte (dont les artilleurs viennent enfin d'entrer en action) serait même en très fâcheuse posture... si le Warspite s'avérait en mesure d'en profiter.

Seulement voilà : contraint pour sa part d'attendre ses camarades, celui-ci, plutôt que de se précipiter à la curée, multiplie les ronds dans l'eau, lesquels ne le rapprochent nullement de son adversaire, et d'autant moins que ce dernier, grâce aux trésors d'énergie et d'ingéniosité de ses mécaniciens, remonte graduellement en vitesse et, profitant d'un écran de fumée tendu par ses destroyers, se replie avec toute la flotte italienne en direction du Détroit de Messine...

(1) le Jutland avait démontré qu'à moins d'une sticte discipline de feu entre navires du même camp, il était impossible aux canonniers de distinguer les effets de leurs propres tirs de ceux de leurs camarades, et donc de les régler correctement.
(2) Saviez-vous que... 3675






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