... si le PQ-17 est une grande victoire allemande, cette victoire est cependant condamnée à demeurer sans lendemain.Car pour obtenir pareils résultats, avions et sous-marins allemands ont en effet bénéficié de circonstances si exceptionnellement favorables qu’il n’existe en vérité aucune chance qu’elles puissent se reproduire.
"Ces succès n’ont été rendus possibles que par la décision incompréhensible prise par le Commodore du convoi de disperser ce dernier, offrant ainsi à mes sous-marins l’opportunité de venir à portée de navires non escortés" a fort honnêtement reconnu l’amiral Schmundt (1)
Et si le commandement naval, à Berlin, a faussement attribué aux Américains (!) la responsabilité de décisions qui, du début à la fin, n’ont en réalité été prises que par les Britanniques, chacun, au sein de la Kriegsmarine, sait que l’adversaire, quel que soit sa nationalité, ne répétera pas deux fois la même erreur, et donc que le PQ-17 constituait la dernière opportunité, pour cette même Kriegsmarine, de lancer une opération de l’ampleur de Rösselsprung.
En se proposant, dès son retour forcé dans l’Altenfjord, de repartir en mer avec les seuls Scheer et Hipper, l’amiral Kummetz n’avait en réalité fait qu’anticiper la décision de la Kriegsmarine de cantonner désormais le cuirassé Tirpitz au rang de simple "menace potentielle", uniquement destinée à mobiliser l’attention et les moyens des Alliés...
(1) Irving, op. cit., page 171
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