... hélas pour Churchill, la réponse de Staline à sa missive du 17 juillet n'est pas du tout celle qu'il espère.
Pour Staline, et à l'heure où l'Armée rouge, au prise avec l'offensive d'été de la Wehrmacht, lutte à nouveau pour sa survie, il ne saurait être question de suspendre l'arrivée des convois, et les fournitures perdues par le PQ-17 doivent au contraire être impérativement remplacées sans délai, ce qui implique donc de faire appareiller le convoi suivant - PQ-18 - au plus vite, quels que soient les risques encourus et les pertes envisagées.
Et pas question non plus de voir l'URSS prendre en charge la protection aérienne : Staline estime en effet que chaque avion russe disponible est bien plus utile sur le Front à combattre les troupes et blindés allemands qui déferlent sur la Mère patrie plutôt qu'à monter la garde en Mer de Barents au profit des cargos britanniques.
Pour ne rien arranger, le Petit Père des Peuples balaye du revers de la main les excuses du Vieux Lion, estimant - tout comme d'ailleurs les Américains - que c'est la décision précipitée - et unilatérale - de l'Amirauté britannique de disperser le convoi, mais aussi de lui retirer la plupart de ses escorteurs que rien pourtant ne menaçait, qui a provoqué la catastrophe.
L'affaire, à l'évidence, est suffisamment grave pour contraindre Albion à monter sinon une commission d'enquête, du moins une conférence qui, en réunissant Britanniques et Soviétiques autour d'une même table devra, à défaut d'établir la vérité et de désigner publiquement les coupables, ramener la concorde entre les Alliés...
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